Phytosociologie

La phytosociologie est la discipline botanique qui étudie les communautés végétales, en se basant sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles.

Définitions :

  • Branche de l'écologie ayant pour objet la description et l'analyse des groupements végétaux, visant à définir des associations végétales ainsi qu'à étudier leur évolution dans le temps. (source : cpiecotentin)
  • Science qui étudie les associations végétales (source : fr.wiktionary)
  • nf Science qui étudie les ensembles de végétaux et cherche à les classer par des méthodes proches de celles de la systématique, en ne se... (source : designvegetal)
la phytosociologie étudie les associations végétales

La phytosociologie est la discipline botanique qui étudie les communautés végétales, en se basant sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles. Elle est l'une des branches de l'étude de la végétation, laquelle peut s'appuyer sur d'autres types d'approches (physionomiques, climatiques, écomorphologiques, agricoles, sylvicoles, etc. )

L'analyse comparative des groupements végétaux permet de définir des catégories abstraites (par exemple des associations végétales et des phytotypes).

La phytosociologie décrit les relations spatio-temporelles entre végétaux. Elle s'intéresse aussi au fonctionnement écologique et botanique des végétations, à différentes échelles (des synusies aux biomes zonaux), autrement dit aux relations des plantes entre elles et avec leur milieu de vie (climat, sol), mais aussi leur répartition géographique. Ses méthodes et concepts sont transposables à tous les types d'organismes. Elle est par conséquent une discipline écologique et géographique à part entière.

Principes et vocabulaire

Pour le phytosociologue, les populations végétales de différentes espèces qui utilisent un même habitat naturel, ou biotope, forment des synusies, des phytocœnoses, des teselas, catenas, etc., dont la phytosociologie cherche à décrire les compositions floristiques, l'architecture, mais également le fonctionnement dynamique et écologique.

Histoire

Constatant que les espèces végétales ne se répartissent pas au hasard et qu'on retrouve fréquemment les mêmes espèces cohabitant dans des mêmes milieux, les précurseurs de la phytosociologie, tel Henri Lecocq, Charles Flahaut, Émile Chateau (1866-1952), ont défini des associations végétales comme unités floristico-physionomiques essentielles de la couverture végétale. Le concept floristique de la végétation s'est ensuite substitué au concept physionomique (basé sur les types biologiques), tel qu'instauré par les premiers phytogéographes : Alexander von Humboldt & Aimé Bonpland (1807), Grisebach (1838,1872), Eugen Warming (1909), etc.

D'autres phytosociologues, comme Josias Braun-Blanquet (1884-1980), Erich Oberdorfer ou Reinhold Tüxen ont peu à peu construit un système de classification hiérarchisé, analogue à celui établi pour les espèces, prenant pour base l'association végétale reconnue comme représentée sur le terrain par des «individus d'association».

Ce système a formé un socle théorique pour le développement d'outils pratiques de connaissance écologique. Il a facilité la compréhension des affinités entre les communautés végétales et entre celles-ci et les milieux (naturels ou artificialisés).

La reconnaissance des groupements végétaux qui reflètent la fertilité et les qualités structurelles d'une «station» a des applications pratiques en sylviculture et en agronomie.
En matière de protection de la nature, le phytosociologue distingue les différents habitats en les hiérarchisant (par exemmple en fonction de critères de rareté ou vulnérabilité et oriente et évalue les opérations de restauration écologique de milieux (diagnostic initial, suivi de l'évolution des effets d'une gestion conservatoire ou restauratoire).

les écoles de phytosociologie

Ces écoles changent :

Phytosociologie systématique floristique - sociologie des plantes

La phytosociologie existe parce que les plantes, comme tout organisme vivant, ne vivent pas de manière isolée ; les espèces végétales vivent associées entre elles (et avec des animaux, des champignons, des protistes, des bactéries... ), et elles modifient leur milieu selon plusieurs aspects et facteurs écologiques :

C'est Josias Braun-Blanquet qui a fait prédominer l'aspect floristique plutôt que la forme (ou physionomie) des plantes, comme critère principal de détermination des associations végétales reconnues. Suivant sa méthode, on considère des échantillons de terrains aux biotopes uniformes, où les espèces sont distribuées de façon répétitive. On établit dans ce cas une liste semi-quantifiée des espèces présentes sur une surface semblant floristiquement homogène, supérieure à l'aire minimale des groupements reconnus. Le choix de la forme et de la taille de la zone relevée dépend du type de végétation reconnu. Par surface floristiquement homogène, on entend une surface où la liste d'espèces ne varie pas, indépendamment de la répartition plus ou moins agrégée des individus.

On estime aussi la couverture respective des espèces selon deux critères :

Le second critère est de moins en moins utilisé.

Les relevés botaniques effectués sont comparés entre eux pour déterminer leurs degrés de similitude (ex : espèces systématiquement conjointement présentes dans un certain biotope), on arrive à agréger plusieurs relevés pour finalement former des unités phytosociologiques homogènes floristiquement. On peut ensuite comparer les groupes de relevés avec ceux de biotopes semblables situés dans des régions plus éloignées, ou proches mais entièrement différents.

Classification phytosociologique des végétations

Les phytosociologues du XXe siècle ont construit un système de classification hiérarchique (syntaxinomie) analogue à celui de la classification classique (idiotaxinomie). Les associations végétales forment l'unité de base, et sont regroupées par similarités dans des alliances. Les alliances les plus proches dans leur structure floristique sont groupées en ordres, eux-mêmes groupés en classes. Chaque niveau de cette hiérarchie est dénommée "syntaxon" (par ressemblance aux idiotaxons du système de classification des organismes).

Une association végétale est appelée à partir du ou des noms de genre d'une ou de deux espèces caractéristiques présentes, auxquelles on ajoute un suffixe (en gras ci-dessous) différent selon qu'on parle d'une classe, d'un ordre, d'une alliance ou d'une association végétale :

Les sous-unités éventuelles portent des suffixes spécifiques :

-etosum ; pour la sous-association,
-enion ; pour la sous-alliance,
-enalia ; pour le sous-ordre, -
-enea ; pour la sous-classe.

Classification physionomique des végétations

Une approche basée sur la physionomie des groupements végétaux existe aussi. Elle considère d'abord les types biologiques des espèces dominantes dans un lieu donné. L'unité reconnue est la formation végétale, concept formulé dès 1838 par August Grisebach. Les formations sont insérées elles aussi dans un système hiérarchique, illustré ci-dessous par trois exemples :

Classe Buissons Formations herbacées Formations aquatiques
Sous-classe Formations xéromorphes de buissons Champs herbacés Roseaux
Groupe Formations xéromorphes de buissons très ouvertes (semi-désertiques) Champs arbustifs Roseaux de lacs d'eau douce
Formation Couverts de fougères

Ce modèle tend à être délaissé au profit du système de classification phytosociologique proprement dit, de nature floristique, car ce dernier détaille les différentes espèces présentes plutôt que de se référer essentiellement à la physionomie globale. Hors, la connaissance des espèces inclut la connaissance de la physionomie, alors que l'inverse n'est pas vrai.

Intérêt de la phytosociologie en écologie

La phytosociologie permet d'étudier les relations abiotiques des végétations avec le climat, les sols et la géomorphologie locale mais aussi les relations biotiques avec les autres communautés végétales, les communautés animales et les sociétés humaines. Ainsi, la reconnaissance des groupements végétaux révèle de manière plus précise les fonctionnements écologiques locaux, la bioindication des communautés étant l'intersection des valences écologiques de toutes les espèces les constituant.

Cartographie des végétations

La caractérisation des végétations repose sur des inventaires floristiques effectués selon des normes précises. L'objectif étant de décrire la diversité des végétations mondiales et de permettre la compréhension des liens fonctionnels entre les communautés de plantes et les milieux naturels ou artificiels.

L'utilisation de cartes pour la représentation spatiale des unités phytosociologiques permet une étude précise des conditions écologiques du milieu et de la répartition des espèces végétales. Selon l'échelle, on choisira l'échelon approprié d'unité de végétation, et on le représentera sur les cartes : cartes phytosociologiques ou physionomiques, cartes des formations, des types de biotopes, des ressources forestières, des valeurs agronomiques, etc.

Étude des indicateurs et des groupes écologiques

La phytosociologie peut servir à la bioindication. Certaines plantes sont des "indicateurs biologiques" de certains types de terrains (acidiphile, calcaire, humide, sableux, etc. ). Selon le système introduit par Heinz Ellenberg, le comportement écologique d'une espèce botanique est décrit par un indicateur comprenant de 9 à 12 classes pour chaque facteur écologique primordial. Ces indicateurs précisent certaines variables de l'environnement comme la lumière, la température, la continentalité, l'humidité du sol, le pH, la quantité de nutriments dans le sol, la salinité. Par "indication biologique" on doit entendre plusieurs niveaux possibles de bioindication : présence-absence qualitative, importance quantitative des populations, modifications physiologiques héréditaires, adaptations physiologiques temporaires.

Phytosociologie et dynamique des végétations

Sous le concept de dynamique des végétations on regroupe toutes les modifications quantitatives et qualitatives des associations végétales au cours du temps : les modifications saisonnières phénologiques, les fluctuations pluriannuelles de la végétation, les modifications cycliques, dues surtout aux invasions de parasites, les successions autogènes ou allogènes (séries de végétation).

L'utilisation de la méthode phytosociologique à divers intervalles de temps sur un même site permet l'analyse des fluctuations ou de l'évolution de la végétation. Cette évolution peut ensuite être expliquée par l'effet de phénomènes internes (autogènes) ou externes (allogènes) à l'écosystème reconnu. Ces phénomènes peuvent trouver leur origine dans des actions humaines, des changements climatiques, des cicatrisations, comme après après un incendie, etc. ).

Les classes de végétations en France

Il existe plusieurs classifications des végétations, qui pour certaines définissent proprement des classes phytosociologiques, pour d'autres s'appuient sur ces classifications en envisageant une catégorisation plus large, comme Corine Biotope, qui «pour prendre en compte l'importance de la faune et le rôle des communautés dans le façonnement du paysage, et pour accorder une place convenable aux types d'habitat plus anthropogéniques ou zoogéniques, [a] incorporé une large proportion de références aux formes physiques, intégré des écosystèmes et des faciès phytosociologiquement non significatifs»[1].

Les classes Corine Biotope

L'article qui lui est consacré le rappelle, «Corine Biotope est une typologie des habitats naturels et semi-naturels présents sur le sol européen [... ]. Le programme a abouti en 1991 à la proposition d'une typologie arborescente à six niveaux maximum, basée sur la description de la végétation». Ci-après, les classes principales et les scondaires[2].

Classes Corine primaires et secondaires

Classes phytosociologiques


I. Végétation aquatique mobile ou enracinée


a. Végétation des eaux douces

1. Lemnetea minoris

 

De Petite lentille d'eau (Lemna minor)
Végétation flottante non enracinée, à caractère annuel, des eaux douces à légèrement saumâtres.

2. Charetea fragilis

 

De Chara fragilis
Herbiers d'algues enracinées, pionniers, des eaux calmes, douces à saumâtres, pauvres à assez riches en azote.

3. Potametea pectinati

 

De Potamot de Suisse (Potamogeton pectinatus)
Herbiers enracinés, à caractère vivace, des eaux douces (quelquefois légèrement saumâtres), riches à moyennement riches en azote, courantes à stagnantes.


b. Végétation des eaux marines et saumâtres

1. Halodulo wrigthii-Thalassietea testudinum

 

De Halodule wrightii et Thalassia testudinum
Communautés des eaux tropicales, en immersion permanente, à influences méditerranéennes.

2. Posidonietea oceanicæ

 

De Posidonie (Posidonia oceanica)
Herbiers des mers tempérées chaudes et de la Méditerranée.

3. Zosteretea marinæ

 

De Zostère maritime (Zostera maritima)
Herbiers sous marins phanérogamiques en complexe avec diverses algues marines, immergés ou en émersion temporaire, en particulier des zones littorales atlantiques.

4. Ruppietea maritimæ

 

De Ruppie maritime (Ruppia maritima)
Végétation enracinée des eaux saumâtres, en particulier littorale.


II. Végétation amphibie des rivières, sources et marais


a. Végétation pionnière éphémère

1. Bidentetea tripartitæ

 

De Bidens trifolié (Bidens tripartita)
Végétation pionnière annuelle des sols enrichis en azote, s'asséchant partiellement en été.

2. Isœto durieui-Juncetea bufonii

 

De Isœtes durieui et Jonc des crapauds (Juncus bufonius)
Végétation pionnière riche en annuelles, des sols exondés ou humides, pauvres à assez riches en azote.


b. Végétation lacustre, fontinale et palustre

1. Littorelletea unifloræ

 

De Littorelle à une fleur (Littorella uniflora)
Végétation vivace rase et amphibie, des bordures de plans d'eau, plutôt pauvres en azote.

2. Montio fontanæ-Cardaminetea amaræ

 

De Montie des fontaines (Montia fontana) et Cardamine amère (Cardamine amara)
Végétation herbacée et muscinale liée aux sources, ruisseaux et suintements ; peut-être sur parois fortement humides, acides à légèrement alcalines, de l'étage de plaine à l'alpin.

3. Glycerio fluitantis-Nasturtietea officinalis

 

De Glycérie flottante (Glyceria fluitans) et Cresson de fontaine (Nasturtium officinale)
Végétation basse d'hélophytes, en bordure des eaux calmes ou courantes.

4. Phragmiti australis-Magnocaricetea elatæ

 

De Roseau commun (Phragmites australis) et Laîche raide (Carex elata)
Végétation des bords d'étangs, lacs, rivières et marais sur sol riche à moyennement riche en azote, quelquefois tourbeux.

5. Utricularietea intermedio-minoris

 

De Utriculaire intermédiaire (Utricularia intermedia) et Petite utriculaire (U. minor)
Végétation immergée des gouilles et des chenaux des tourbières acides à alcalines.

6. Oxycocco palustris-Sphagnetea magellanici

 

De Canneberge (Vaccinium oxycoccos) et Sphaigne (Sphagnum magellanicum)
Végétation des tourbières acides eurosibériennes, en particulier localisées en France à l'étage montagnard (avec des stations de plaines en régions très arrosées ou froides).

7. Scheuchzerio palustris-Caricetea fuscæ

 

De Scheuchzérie des tourbières (Scheuchzeria palustris) et Laîche vulgaire (Carex nigra)
Végétation inondée en permanence de bas-marais, à dominance d'hémicryptophytes, collinéennes à alpines, sur sol tourbeux ou minéral, pauvre à moyennement riche en azote.


III. Végétation littorale et halophile


a. Végétation des dunes littorales

1. Cakiletea maritimæ

 

De Cakilier (Cakile maritima)
Végétation annuelle riche en nitrates des laisses de mer, estrans, prés salés, mais aussi des falaises littorales colonisées par les oiseaux (apport de guano).

2. Honckenyo peploidis-Elymetea arenarii

 

De Pourpier de mer (Honckenya peploides) et Elyme des sables (Leymus arenarius)
Végétation vivace, des dunes vives ou des bordures maritimes sablo-graveleuses plus ou moins enrichies en matière organique. Distribution circumboréale et sarmato-asiatique.

3. Euphorbio paraliæ-Ammophiletea australis

 

De Euphorbe maritime (Euphorbia paralias) et Oyat (Ammophila arenaria)
Végétation vivace pionnière des sables dunaires méditerranéenne à méditerranéo-atlantique et prépontique.


b. Végétation des vases et rochers littoraux

1. Saginetea maritimæ

 

De Sagine maritime (Sagina maritima)
Végétation de petites annuelles des sols sablo-limoneux ou graveleux, secs en été, des littoraux atlantiques et méditerranéens.

2. Thero-Suædetea splendentis

 

De Suæda splendens
Végétation pionnière annuelle des vases salées littorales ou des bassins salifères continentaux.

3. Spartinetea glabræ

 

De Spartine à feuilles alternes (Spartina alterniflora)
Végétation pionnière vivace des vases molles salées et saumâtres, longuement inondables, amphiatlantiques.

4. Asteretea tripolii

 

De Aster maritime (Aster tripolium)
Végétation des "prés salés" atlantiques à dominance d'hémicryptophytes et des pelouses des falaises maritimes.

5. Crithmo maritimi-Staticetea

 

De Criste marine (Crithmum maritimum) et Statice commum (Limonium vulgare)
Végétation de chasmophytes pionniers, des falaises maritimes méditerranéennes et atlantiques.

6. Juncetea maritimi

 

De Jonc maritime (Juncus maritimus)
Prairies salées et saumâtres méditerranéennes.

7. Salicornietea fruticosæ

 

De Salicorne (Sarcocornia fruticosa)
Végétation crassulescente à dominance de chaméphytes ou nanophanérophytes, des sols salés et "sansouires" méditerranéo-atlantiques à saharo-sindiennes.


IV. Végétation chasmophytique, glaréicole et épiphytique


a. Végétation chasmophytique

1. Adiantetea capilli-veneris

 

De Cheveux de Venus (Adiantum capillus-veneris)
Végétation des suintements ombragés, en station plutôt chaude, sur substrat calcaire, avec quelquefois dépôts de tuf.

2. Asplenietea trichomanis

 

De Capillaire des murailles (Asplenium trichomanes)
Végétation vivace des parois et des murs non riches en nitrates.

3. Parietarietea judaicæ

 

De Pariétaire des murs (Parietaria judaica)
Communautés des murs riches en nitrates.


b. Végétation chasmocomophytique, épihytique et glaréicole

1. Anogrammo leptophyllæ-Polypodietea cambrici

 

De Anogramme à feuilles minces (Anogramma leptophylla) et Polypode austral (Polypodium cambricum)
Végétation à base de mousses et de fougères, des parois et dalles ombragées, moyennement drainées à imbibées et en situation ombragée ; optimale en conditions océaniques de plaines à collinéennes, mais présente jusqu'au méso- et supraméditerranéen.

2. Thlaspietea rotundifolii

 

De Tabouret à feuilles rondes (Noccæa rotundifolia)
Végétations des éboulis plus ou moins mobiles.


V. Végétation herbacée anthropogène, des lisières et des mégaphorbiaies


a. Végétation anthropogène

1. Stellarietea mediæ

 

De Mouron des oiseaux (Stellaria media)
Végétation annuelle, commensale des cultures annuelles ou sarclées riches en nitrates.

2. Oryzetea sativæ

 

De Riz cultivé (Oryza sativa)
Végétation annuelle commensale des cultures de riz.

3. Polygono arenastri-Pœtea annuæ

 

De Renouée des oiseaux (Polygonium aviculare subsp. depressum) et Pâturin annuel (Poa annua)
Végétation annuelle assez riche en nitrates des stations hyperpiétinées.

4. Pegano harmalæ-Salsoletea vermiculatæ

 

De Peganum harmala et Soude (Salsola vermiculata)
Végétation méditerranéenne d'arbustes et d'arbrisseaux des sols riches en sels et en nitrates sous climat à tendance aride.

5. Sisymbrietea officinalis

 

De Consoude officinale (Sisymbrium officinale)
Végétation anthropogène à dominante d'annuelles et de bisannuelles, plus ou moins riche en nitrates, des stations rudéralisées et irrégulièrement pertubées.

6. Artemisietea vulgaris

 

De Armoise vulgaire (Artemisia vulgaris)
Végétation rudérale, anthropogène, riche en nitrates à dominance d'espèces vivaces, eurosibérienne et méditerranéenne.

7. Epilobietea angustifolii

 

De Epilobe en épi (Epilobium angustifolium)
Végétation herbacée pionnière des chablis et des coupes forestières, riches en nitrates et en position ensoleillée.


b. Végétation des lisières et des mégaphorbiaies

1. Cardaminetea hirsutæ

 

De Cardamine hirsute (Cardamine hirsuta)
Communautés vernales annuelles, de demi-ombre, des ourlets intraforestiers et stations ombragées.

2. Galio aparines-Urticetea dioicæ

 

De Gaillet gratteron (Galium aparine) et Ortie dioïque (Urtica dioica)
Végétation d'ourlets des sols riches en nitrates et plus ou moins humides.

3. Agropyretea pungentis

 

De Agropyron pungens
Végétation vivace graminéenne, très sec et semi-rudérale, en particulier sur sables, limons et substrats calcaires, à distribution européenne et ouest-sibérienne.

4. Mulgedio alpini-Aconitetea variegati

 

De Laitue des Alpes (Cicerbita alpina) et Aconit panaché (Aconitum variegatum)
Végétations de hautes herbes des montagnes et régions boréales de l'Europe occidentale, essentiellement subalpines mais transgressant dans l'étage montagnard.

5. Filipendulo ulmariæ-Convolvuletea sepium

 

De Reine des prés (Filipendula ulmaria) et Liseron (Calystegia sepium)
Mégaphorbiaies planitiaires à montagnardes, assez riches en azote, des stations plus ou moins inondables à humides.

6. Melampyro pratensis-Holcetea mollis

 

De Mélampyre des prés (Melampyrum pratense) et Houlque laineuse (Holcus lanatus)
Pelouses préforestières et ourlets, sur sols acides pauvres en azote.

7. Trifolio medii-Geranietea sanguinei

 

De Trèfle intermédiaire (Trifolium medium) et Géranium sanguin (Geranium sanguineum)
Pelouses préforestières héliophiles et ourlets quelquefois hémisciaphiles, calcicoles à légèrement acides.


VI. Végétation supraforestière cryophile des sols géliturbés


a. Végétation circumarctique et eurosibérienne

1. Carici rupestris-Kobresietea bellardii

 

De Laîche des roches (Carex rupestris) et Kobrésie queue de souris (Kobresia myosuroides)
Pelouses arctico-alpines de crêtes ventées, des sols basiques à neutres et longuement gelés.

2. Caricetea curvulæ

 

De Laîche courbée (Carex curvula)
Pelouses montagnardes, subalpines et alpines sur sol acide.

3. Festuco-Seslerietea cæruleæ

 

De Seslérie bleue (Sesleria cærulea)
Pelouses calcicoles nordiques et orophiles.

4. Salicetea herbaceæ

 

De Saule herbacé (Salix herbacea)
Pelouses des combes à neige (quelquefois sur éboulis restant gelés en profondeur).

5. Loiseleurio procumbentis-Vaccinietea microphylli

 

De Loiseleurie couchée (Loiseleuria procumbens) et Airelle des marais (Vaccinium uliginosum subsp. microphyllum)
Landes arctico-alpines et subarctico-subalpines, peut-être associées à la dynamique des forêts résineuses.


VII. Végétation pastorale de pelouses et de prairies


a. Végétation des pelouses thérophytiques

1. Helianthemetea guttati

 

De Hélianthème taché (Helianthemum guttata)
Végétation annuelles acidiphiles des sols fréquemment sableux, pauvres en azote, et des lithosols.

2. Stipo capensis-Trachynietea distachyæ

 

De Plumet du Cap (Stipa capensis) et Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon)
Végétation annuelles des sols calciques très secs, pauvres en azote et des lithosols sur rochers calcaires.


b. Végétation vivace des pelouses et prés maigres

1. Kœlerio glaucæ-Corynephoretea canescentis

 

De Koélérie glauque (Kœleria glauca) et Corynéphore blanchâtre (Corynephorus canescens)
Pelouses pionnières, à dominance d'hémicryptophytes (plus ou moins riches en annuelles), atlantiques à médiœuropéennes, sur sables plus ou moins stabilisés.

2. Sedo albi-Scleranthetea biennis

 

De Orpin blanc (Sedum album) et Scléranthe polycarpe (Scleranthus ploycarpos)
Végétation pionnière à dominance de vivaces (fréquemment crassulescentes) de dalles rocheuses plus ou moins horizontales, atlantique à médiœuropéenne, fréquemment montagnarde.

3. Festuco valesiacæ-Brometea erecti

 

De Fétuque du Valais (Festuca valesiaca) et Brome érigé (Bromus erectus)
Pelouses à dominance d'hémicryptophytes, très secs à secs, collinéennes à montagnardes, européennes et ouest sibériennes, en particulier sur substrats carbonatés ou basiques.

4. Violetea calaminariæ

 

De Violette calaminaire (Viola calaminaria)
Pelouses à dominance d'hémicryptophytes sur substrats calaminaires.

5. Nardetea strictæ

 

De Nard raide (Nardus stricta)
Pelouses sur sol pauvre en azote et acide, planitiaires à montagnardes, principalement atlantiques à subatlantiques.

6. Lygeo sparti-Stipetea tenacissimæ

 

De Lygeum spartum et Stipa tenacissima
Végétation de garrigues et d'ourlets méditerranéens riches en graminées vivaces, sur sols basiques.

7. Molinio cæruleæ-Juncetea acutiflori

 

De Molinie bleue (Molinia cærulea) et Jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus)
Prairies inondées en permanence à humides, sur sol pauvre à moyennement riche en azote.


c. Végétation vivace des prairies

1. Arrhenatheretea elatioris

 

De Fromental (Arrhenatherum elatius)
Végétation prairiale, plus rarement de pelouses, sur sol moyennement drainé ou humide, riche à moyennement riche en azote.

2. Agrostietea stoloniferæ

 

De Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera)
Végétation prairiale des sols engorgés ou inondables, principalement minéraux, moyennement riches en azote à riches en azote.


VIII. Végétation de landes, de fourrés et de manteaux arbustifs


a. Végétation de landes et de garrigues

1. Calluno vulgaris-Ulicetea minoris

 

De Callune (Calluna vulgaris) et Petit ajonc (Ulex minor)
Végétation de lande, à dominance de chaméphytes et nanophanérophytes, appartenant essentiellement aux Ericacées et Fabacées.

2. Carici caryophyllæ-Genistetea lobelii

 

De Laîche printanière (Carex caryophyllea) et Genêt de Lobel (Genista lobelii)
Végétation composée d'arbustes et d'arbrisseaux épineux, supraméditerranéenne et montagnarde à de Corse et de Sardaigne sur sol très sec.

3. Cisto ladaniferi-Lavanduletea stœchadis

 

De Ciste à gomme (Cistus ladanifer) et Lavande papillon (Lavandula stœchas)
Landes thermophiles sur substrat acide, dominées par les chaméphytes, des étages thermo- à supraméditerranéen.

4. Rosmarinetea officinalis

 

De Romarin (Rosmarina officinalis)
Garrigues et formations chaméphytiques méditerranéennes à méditerranéo-atlantiques.


b. Végétation de fourrés et manteaux arbustifs

1. Cytisetea scopario-striati

 

De Genêt à balai (Cytisus scoparius) et strié (C. striatus)
Végétation arbustive dominées par des Fabacées sur sols profonds acides à légèrement acides.

2. Cratægo monogynæ-Prunetea spinosæ

 

De Aubépine à un style (Cratægus monogyna) et Prunellier (Prunus spinosa)
Végétation essentiellement européenne de manteaux arbustifs et haies.


IX. Végétation potentielle forestière et préforestière


a. Boisements palustres, chionophiles ou ripuaires

1. Alnetea glutinosæ

 

De Aulne glutineux (Alnus glutinosa)
Forêts d'aulnes, quelquefois de bouleaux ou de saules des dépressions marécageuses, sur sol engorgé une grande partie de l'année ; Europe tempérée, aux étages de plaines, collinéen et montagnard.

2. Betulo carpaticæ-Alnetea viridis

 

De Bouleau blanc poisseux (Betula alba subsp. glutinosa) et Aulne vert (Alnus alnobetula)
Végétation arbustive de l'étage subalpin, le plus souvent humide en permanence.

3. Nerio oleandri-Tamaricetea africanæ

 

De Nerium oleandrum et Tamaris d'Afrique (Tamarix africana)
Végétation thermoméditerranéenne d'arbustes et de graminées hautes des berges et lits des cours d'eau temporaires.

4. Salicetea purpureæ

 

De Osier rouge (Salix purpurea)
Végétation forestière et arbustive riveraine à bois tendre.


b. Végétation forestière climacique eurosibérienne et méditerranéenne

1. Pino sylvestris-Juniperetea sabinæ

 

De Pin sylvestre (Pinus sylvestris) et Genévrier sabine (Juniperus sabina)
Végétation arborée ou arbustive des stations primaires de falaises et de rochers.

2. Erico carneæ-Pinetea sylvestris

 

De Bruyère carnée (Erica carnea) et Pin sylvestre (Pinus sylvestris)
Pinèdes sur sol calcaires à légèrement acides, montagnardes et subalpines.

3. Vaccinio myrtilli-Piceetea abietis

 

De Myrtille (Vaccinium myrtillus) et Epicéa commun (Picea abies)
Forêts résineuses circumboréales, sur sol pauvre en azote et acide.

4. Querco roboris-Fagetea sylvaticæ

 

De Chêne pédonculé (Quercus robur) et Hêtre (Fagus sylvatica)
Forêts tempérées caducifoliées ou mixtes, collinéennes et montagnardes (plus rarement subalpines), mais aussi supraméditerranéennes.

5. Quercetea ilicis

 

De Chêne vert (Quercus ilex)
Végétation arborée ou arbustive méditerranéenne, fréquemment à feuilles persistantes et coriaces.

Voir aussi

Phytosociologues

  • Heinz Ellenberg
  • Philippe Julve
  • François Gillet
  • Marcel Guinochet

Références

  1. Repris du document Word disponible sur cette page
  2. Pour une description détaillée, voir le document déjà indiqué accessible sur cette page.
  3. Le catalogue précise : «Surfaces cultivées ou construites sous l'influence prédominante de l'activité humaine ; la couverture de végétation naturelle a été complètement remplacée à cause des pratiques agricoles, de l'urbanisation ou de l'industrialisation. Une flore et une faune naturelle subsistent essentiellement dans des régions de cultures extensives et traditionnelles. Des plantes sauvages peuvent pousser entre les cultures, dans les haies, le long des routes, sur des murs et sur des terrains en friche. De nombreux animaux, durant les derniers millénaires, se sont adaptés à ces habitats créés par l'homme. (Fuller, 1982; Philipps, 1986; Way and Greig-Smith, 1986; Ellenberg, 198; de Rougemont, 1989; Morrison, 1989; Noirfalise, 1989; Oberdorfer, 1990)».

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Bibliographie

Disciplines de la botanique
Dendrologie | Ethnobotanique | Histologie végétale | Phytopathologie | Morphogenèse végétale | Morphologie végétale | Nomenclature | Palynologie | Phénologie | Physiologie végétale | Phytogéographie | Phytosociologie | Systématique végétale

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"Phytosociologie"

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