Forêt
Une forêt ou un massif forestier est une étendue boisée, assez dense, consituée d'un ou plusieurs peuplements d'arbres et d'espèces associées.
Définitions :
- grande étendue de terrain plantée d'arbre. (source : ac-grenoble)
- Vaste terrain planté de bois, couvert d'arbres exploités pour le chauffage, les constructions, etc; Grande quantité, amas de choses longues et menues (source : fr.wiktionary)
Une forêt ou un massif forestier est une étendue boisée, assez dense, consituée d'un ou plusieurs peuplements d'arbres et d'espèces associées. Un boisement de faible étendue est dit bois, boqueteau ou bosquet selon son importance.
Une large typologie de forêts existe ; des forêts dites primaires, aux forêts dites urbaines, en passant par de nombreux types de sylvicultures et d'agrosylvicultures.
La forêt est aussi un milieu de vie et une source de revenus pour l'homme : au début du XXe siècle, plus de 500 millions de personnes, dont 150 millions d'autochtones vivent encore en forêt ou à ses abords[1].
Définitions
La définition du terme de forêt est complexe et sujette à controverses. Elle tient compte de la surface, de la densité, de la hauteur des arbres et du taux de recouvrement du sol. Au Sahel, un boisement est reconnu comme forêt à partir d'un taux de recouvrement de 10 % alors qu'en Europe (définition CEE-ONU/FAO), on ne parle de forêt qu'à partir d'un taux de recouvrement de 20 %.
Les chiffres de surface forestière varient par conséquent selon les sources. Ainsi, tout l'est de la Taïga russe, formé de formations basses de conifères nains, sera, selon les sources, comptabilisé ou non en forêt, ce qui fera varier la surface forestière de plus ou moins 20 % !
Du point de vue botanique, une forêt est une formation végétale, caractérisée par l'importance de la strate arborée, mais qui comporte aussi des arbustes, des plantes basses, des grimpantes et des épiphytes. Tous les arbres forestiers vivent en symbiose avec des champignons et d'autres micro-organismes, et énormément dépendent d'animaux pour le transport de leur pollen, de leurs graines ou de leurs propagules.
Du point de vue de l'écologie, la forêt est un écosystème complexe et riche, offrant de nombreux habitats à de nombreuses espèces et populations animales, végétales, fongiques et microbiennes entretenant entre elles, pour la majorité, des relations d'interdépendance.
Malgré une apparente évidence, définir la forêt reste par conséquent délicat : où arrêter les limites de hauteur de végétation (une plantation de jeunes pousses est-elle une forêt ?), de superficie minimale (à partir de quelle superficie passe-t-on d'un jardin boisé à un bois puis à une forêt ?), de degré de proximité ou sociabilité des arbres (un terrain portant des arbres distants de plusieurs dizaines de mètres est-il encore une forêt ?) ? ou de qualité (un boisement monospécifique d'eucalyptus ou de peupliers, pins ou sapins d'une même classe d'âge, plantés en alignements stricts est-il une forêt ou une simple culture sylvicole ?).
Définition française
Diverses définitions de forêt de protection ou de production se sont succédé. Pour l'IFN (Inventaire forestier national) :
«Sont reconnus comme formations boisées de production des formations végétales formées par des arbres ou des arbustes appartenant à des essences forestières qui satisfont aux conditions suivantes :
À l'intérieur de ces formations boisées (dont forêt de protection), on distingue les massifs boisés d'au moins 4 hectares avec une largeur moyenne de cime d'au moins 25 mètres, des boqueteaux dont la superficie est comprise entre 50 ares et 4 hectares et les bosquets dont la surface ne doit pas dépasser 50 ares.»
- soit être formées de tiges recensables (diamètre à 1,30 m du sol égal ou supérieur à 7,5 cm) dont le couvert apparent (projection de leur couronne au sol) est d'au moins 10 % de la surface du sol.
- soit présenter une densité à l'hectare d'au moins 500 jeunes tiges non recensables (plants-rejets-semis), vigoureuses, bien conformées, bien réparties ;
- avoir une surface d'au moins 5 ares avec une largeur de cime d'au moins 15 mètres ;
- ne pas avoir une fonction de protection ou d'agrément.
Remarque : L'IFN comptabilise les peupleraies et plantations d'eucalyptus ou d'autres essences non autochtones dans les forêts, alors que d'autres définitions les en écartent et les considèrent comme des plantations voire une forme d'agrosylviculture.
La définition la plus récente de l'IFN stipule qu'une forêt est "un territoire occupant une superficie d'au mois 50 ares, avec des essences forestières [arbres poussant en forêt] capables d'atteindre une hauteur supérieure à 5m, avec un couvert arboré de plus de 10% et une largeur moyenne d'au moins vingts mètres. La forêt se subdivise en bois et boqueteaux, ne comprend pas les bosquets, mais inclue les peupleraies"
Caractéristiques
Structure
La forêt est caractérisée par sa grande diversité en habitats et niches écologiques :
- verticalement, elle possède grossièrement quatre «étages» de végétation qui sont les strates muscinales (mousses), herbacées, arbustives et arborescentes, auxquels il faudrait ajouter les étages souterrains des systèmes racinaires, symbiosés aux mycéliums fongiques ;
- horizontalement, elle comporte de nombreux micro-milieux ou microstations (écosystèmes boisés différents, au sein d'un même massif forestier) dépendant de facteur abiotiques différents. Le bois mort étant lui même un habitat essentiel et irremplaçable pour de nombreuses espèces qui contribuent au recyclage de la nécromasse, ainsi qu'à la fertilité des forêts ;
- Les ressources alimentaires sont aussi abondantes : feuilles, sève élaborée, bois vivant ou mort, fleurs, fruits et graines, déchets végétaux et animaux…
Forêt primaire et forêt secondaire
Il est courant de distinguer la forêt primaire (forêt naturelle) de la forêt secondaire (forêt entièrement ou fortement façonnée par l'homme). La première est reconnue comme n'ayant pas fait l'objet d'intervention humaine y ayant laissé des séquelles importantes ou observables, elle correspond à la végétation naturelle potentielle ; la dernière étant modifiée suite au travail des forestiers ou sylviculteurs. Moins de 10 % de la planète est encore couverte de forêts primaires, qui abritent cependant encore l'essentiel de la biodiversité terrestre. Ces forêts sont en forte régression, à cause des coupes faites pour l'élevage ou les cultures destinées à nourrir les animaux d'élevages et/ou pour gagner des terres agricoles ou pour l'exploitation commerciale du bois.
Superficie
La forêt, au sens le plus large couvre en 2005 environ 30 % des terres émergées du globe.
Selon la définition retenue, la superficie estimée de la forêt mondiale varie de 2,4 à 6 milliards d'hectares (sur la base des chiffres envoyées par les États, la FAO a estimé la forêt mondiale à quasi 4 milliards d'hectares, soit 0,62 ha/habitant. Mais la forêt est mieux préservée sur la ceinture tropicale humide et au nord de la zone tempérée dans l'hémisphère nord. Ailleurs, dans 64 pays abritant un total de 2,0 milliards d'habitants, on compte en 2005 moins de 0,1 hectare de forêt par personne, chiffre qui diminue inéluctablement alors que le taux de population augmente et que la forêt régresse. Sept pays ou territoires ne possèdent plus aucune forêt et dans 57 autres pays, elles ne couvrent plus que moins de 10 % des terres.
En Europe occidentale, avant l'intégration des pays d'Europe du Nord, le pays le plus boisé était le Luxembourg, avec 34 % de taux de boisement. C'est l'ancien département des Forêts du temps de l'Empire napoléonien.
En France la forêt couvre 27 à 28% % du territoire, avec des variations importantes selon les régions qui ont des explications historiques plus que biogéographiques. Pour en savoir plus, voir l'article déforestation.
Étymologie
Le mot «forêt» a une origine mal connue.
Il proviendrait soit du francique forh-ist, terme juridique datant de l'époque carolingienne (751–987), soit du latin foris qui veut dire «en dehors», signifiant pour certains tout milieu extérieur à la civilisation, lieu sauvage et peu accueillant ou plus probablement, il s'agit de désigner un extérieur au sens juridique : la réserve seigneuriale, destinée à la chasse.
Sous Charlemagne (747–814) l'expression silva forestis issue du latin classique forum («forum» puis «tribunal») indiquait que la «forêt royale» relevait de l'autorité et de la justice du roi. Au Moyen Âge (Ve-XVe siècle), ce terme s'appliquait aux chasses seigneuriales ; son sens avait évolué il signifiait dans ce cas «forêt hors de l'enclos», issu du latin foris («hors de»), zone dans laquelle il est défendu de défricher et la chasse est gardée. Le terme foresta, utilisé seul, désigne les forêts à partir de la deuxième moitié du XIIe siècle en France.
Les Romains appelaient la forêt silva, mais Virgile et Cicéron la nomment nemus («bois» en latin, qui proviendrait de nemo signifiant «personne»). Ce mot figure fréquemment dans les chartes capétiennes pour désigner des petites zones boisées. Salluste utilisait le terme saltuosus pour désigner un espace boisé. À l'époque romaine les saltuarii ou les silvarum custodes administraient les forêts. Aux époques mérovingienne (481–751) et carolingienne (751–987), le mot saltus désigne souvent les zones de bois et landes, plutôt semble-t-il lorsque elles appartenaient au fisc royal. Les mots nemus et saltus n'ont pas survécu en français.
Le terme «bois» apparaît à l'époque capétienne, issu d'une racine pré-latine qui a donné le bosc («buisson») germanique. Contrairement au mot forêt, il est sans connotation juridique.
Le mot gaulois broglios dérive de broga («champ»), devenant broglius désignant au IXe siècle un bois humide, clos ou entouré d'une haie. Il a donné le «breuil» du dictionnaire de l'Académie française et des toponymes tels que Breuil ou le Breuil par exemple.
Les grands types de forêts
Classement biogéographique
Les forêts naturelles sont comme toutes les formations végétales conditionnées par un certain nombre de facteurs : la latitude, l'altitude, la nature du sol, le climat, l'action des animaux etc.
La latitude influence fortement la biodiversité dans les forêts. Celle-ci augmente d'autant plus qu'on s'éloigne des pôles et qu'on se rapproche de l'équateur.
Selon les latitudes on distingue :
- Forêt boréale ou taïga (forêt de conifères, au nord du 60e parallèle). Pour le Canada, la taïga ne représente qu'une des nombreuses écozones de la forêt boréale et que celle-ci couvre en dessous du 60e parallèle.
- Forêt tempérée
- Forêt tempérée sempervirente
- Forêt tempérée décidue (formée d'arbres à feuilles caduques)
- Forêt tempérée de résineux
- Forêt tempérée mixte
- Forêt méditerranéenne (formée de conifères et de feuillus à feuilles persistantes, un arbre caractéristique : le chêne vert).
- Forêt tropicale
- Forêt tropicale humide (ou pluvieuse) sempervirente (systématiquement verte) ou semi-décidue (une partie des arbres sont à feuilles caduques)
- Forêt galerie (le long des fleuves)
- Forêt inondée (Cf. la mangrove formée de palétuviers)
- Forêt tropicale sèche décidue ou semi-décidue
- Forêt tropicale de résineux
Dans énormément de pays, où l'homme est implanté depuis des siècles, voire des millénaires, la forêt a perdu son caractère «naturel» à proprement parler. Les faciès actuels des forêts du Nord Ouest de l'Europe par exemple résultent en grande partie par l'influence de l'homme en terme :
- de composition : Colbert avait besoin de chênes pour la marine. Dans plusieurs pays, pour bénéficier de subventions et/ou déductions fiscales, il faut planter des essences imposées (le Fonds forestier a par exemple imposé les résineux sur de vastes surfaces après guerre en France) ;
- de superficie : en trois siècles (XVIIIe-XXe), la superficie des forêts françaises a quasi doublé (Cf. Forêt de guerre, enrésinement des Landes, enfrichement sur zones d'exode rural, plantations encouragés par le fonds forestier national... ). Mais dans le même temps, dans la moitié ouest du pays, le bocage et les arbres dispersés ou d'alignement reculaient très fortement ;
- de structure : les forêts françaises ont dû, très longtemps, répondre aux besoins des communautés humaines qui les entouraient : depuis l'Empire romain, les forêts ont fréquemment été transformées en taillis qui alimentaient les forges, fonderies, boulanges et autres industries en charbon de bois ; le bois d'œuvre provenant fréquemment d'arbres émondés dans le bocage et les alignements de bords de routes. Au XIXe siècle, l'institution d'un corps d'État forestier (l'Administration des Eaux et Forêts en 1827) et l'utilisation de plus en plus massive de la houille, à la place du charbon de bois, vont permettre aux forêts françaises de glisser vers la futaie ; au XXe siècle, les terres libérées par la déprise agricole vont être plantées d'arbres, ou colonisées par des accrus spontanés, offrant respectivement des limites très géométriques à la forêt ou au contraire un faciès exubérant ;
- d'espèces : une part significative de la forêt française est encore composée d'espèces qui avaient été favorisées en réponse aux besoins des communautés humaines locales (les chênes pour leurs glandées) ou même d'impératifs économiques nationaux par exemple (des légions d'épicéas et de douglas ont été plantés par le Fonds forestier national, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans le contexte d'une balance commerciale déficitaire vis-à-vis des bois d'œuvre et d'industrie résineux).
Classement paysager
- Forêt claire
- Par type d'arbre :Aulnaie, Chênaie, Boulaie, Frênaie, Ormaie, Hêtraie, Châtaigneraie, Sauçaie, sapinière, pessière, pinède...
Classement patrimonial et écologique
Grâce aux approches phytosociologiques et écologiques, aux forêt modèles canadiennes, des outils d'évaluations qualitative se forment depuis la fin du XXe siècle. Ils varient selon le contexte géographique ou social (ville, campagne, milieux plus naturels…). Ils permettent de mieux prendre en compte la taille, la qualité et l'intégrité des habitats forestiers dans les plans de gestion, les écolabels forestiers, et quelquefois dans les lois (directive Habitats en Europe par exemple).
Les critères retenus sont par exemple :
- La superficie forestière (par type et stade de la succession) rapportée à la superficie des terres (en pourcentage) ;
- La superficie des massifs ou aires boisées encore d'un seul tenant (patch, pour l'écologie du paysage) ; l'inverse, autrement dit le degré de fragmentation écologique par les routes est aussi possible, mais aussi le nombre de Kilomètres de routes par massif, ou rapporté au linéaire de lisière.
- Par exemple, au Canada, un système d'évaluation qualitative des forêts accorde
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- -trois points aux boisements de plus de 4 ha en ville et de plus de 200 ha ailleurs (sauf îles).
- -deux points aux surfaces de 2 à 4 ha en ville, ainsi qu'à celles qui couvrent de 20 à 200 ha ailleurs (sauf îles).
- - un point aux bois de moins de 1 ha en ville et de moins de 20 ha ailleurs ;
- -deux points aux surfaces de 2 à 4 ha en ville, ainsi qu'à celles qui couvrent de 20 à 200 ha ailleurs (sauf îles).
- -trois points aux boisements de plus de 4 ha en ville et de plus de 200 ha ailleurs (sauf îles).
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- La superficie et la forme des cœurs forestiers
- Dans le système précédent de classement ;
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- -trois points aux boisements dont un cœur d'au moins 4 ha est éloigné de plus de 200 m de toute lisière ou bord de route.
- -deux points aux boisement dont un cœur d'au moins 4 ha est éloigné de plus de 150 m de toute lisière ou bord de route.
- - un point aux boisement dont un cœur d'au moins 4 ha est éloigné de plus de 100 m de toute lisière ou bord de route;
- -deux points aux boisement dont un cœur d'au moins 4 ha est éloigné de plus de 150 m de toute lisière ou bord de route.
- -trois points aux boisements dont un cœur d'au moins 4 ha est éloigné de plus de 200 m de toute lisière ou bord de route.
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- La connectivité ou la proximité avec d'autres massifs ou structures boisées (=> corridors écologiques boisés, gués…)
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- -trois points si la distance au boisement le plus proche est de moins de 100 m.
- -deux points si la distance au boisement le plus proche est comprise entre 100 et 250 m.
- - un point si la distance au boisement le plus proche est de plus de 250 m ;
- -deux points si la distance au boisement le plus proche est comprise entre 100 et 250 m.
- -trois points si la distance au boisement le plus proche est de moins de 100 m.
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(critère aussi retenu par la ville de Londres)
- La présence ou proximité d'eau, et de systèmes hydrographiques naturels (Hydrological Linkages Criteria), avec par exemple ;
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- - un point si le boisement est à plus de 50 m de la berge d'un cour d'eau ou d'une étendue d'eau,
- - deux points si la distance est comprise entre 30 et 50 m
- - trois points si l'eau est à moins de 30 m de la lisière boisée ou si elles est dans le boisement même.
- - La distance à une zone humide de type tourbière à sphaignes ou roselière vaut de même ;
- - deux points si la distance est comprise entre 30 et 50 m
- - un point si le boisement est à plus de 50 m de la berge d'un cour d'eau ou d'une étendue d'eau,
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- La valeur de protection des sols et lutte contre l'érosion et le ruissellement.
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- Au dessus de 30 % de pente, la forêt est seule garante de la protection du sol.
- De 15 à 30 % elle joue aussi une fonction de protection très importante (voir illustration ci-contre) ;
- Au dessus de 30 % de pente, la forêt est seule garante de la protection du sol.
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- Les îles boisées, si le boisement est naturel ou «proche de la nature» sont aussi reconnues comme de bons refuges pour certaines espèce en raison d'un moindre dérangement. Dans le cas d'îles véritables, les critères d'isolement prennent dans ce cas un sens positif, comme dans le cas des inselbergs ; à étudier au cas par cas assez au contexte
- Le pourcentage de la forêt en aire protégée (par type, stade de la succession et catégorie de protection en % la superficie forestière totale) ;
- Le taux de couvert forestier (par type) déjà converti ou en cours de conversion à d'autres usages (y compris routier) ;
- Superficie et pourcentage de forêts touchées par une perturbation anthropique et/ou naturelle ;
- Complexité et hétérogénéité de la structure forestière ;
- Nombre d'espèces tributaires de la forêt ;
- Pourcentage d'esssences autochtones et pourcentage de ces essences qui seraient menacées. Attention, c'est un indicateur relatif au contexte biogéographique. Il n'y a par exemple que 3 essences autochtones dans toute l'Islande, contre 7 780 répertoriées en 2005 au seul Brésil (sous-espèces non comprises) [2]. De plus, les forêts tropicales comportent énormément d'essences, mais quelques unes sont dominantes ; En Afrique de l'Ouest et du Centre, en Asie du Sud et du Sud-Est et en Amérique centrale, on trouve naturellement une très grande diversité d'espèces d'arbres (jusqu'à près de 300 espèces différentes par ha), alors qu'en zone tempérée, boréale ou subsaharienne, les dix espèces d'arbres les plus fréquentes (en volume) concernent au moins 50 % de la biomasse forestière (en volume de bois sur pied).
Les espèces d'arbres les plus rares, en particulier celles dont la valeur commerciale est élevée sont fréquemment en danger d'extinction pour une partie de leur lignée. La FAO estime qu'en moyenne, 5 % des espèces autochtones d'un pays sont vulnérables, en danger ou en danger critique d'extinction. - État de conservation des espèces tributaires de la forêt.
- Les indicateurs de la variation génétique sont exclus du présent examen car ils exigent normalement des analyses complexes de laboratoire (Namkoong et al. , 1996 ; mais voir aussi Jennings et al. , 2001) ;
- Présence, masse, volume, qualité (bois durs, tendres, résineux, feuillus) et répartition du bois mort, âge moyen des arbres, présence de grands carnivores, de castors ou d'une grande richesse en champignons prennent ainsi des significations nouvelles, quelquefois opposées à celles qui étaient enseignées au siècle précédent en écoles de sylviculture.
- L'état de pollution de la forêt (Comment par exemple évaluer la qualité de la forêt qui dans les zones interdites de Biélorussie se restaure naturellement, mais sur des sols ayant reçu 70 % environ des retombées radioactives de la catastrophe de Tchernobyl.
Classement juridique
Il existe des classements des forêts, avec par exemple en France ;
- Forêt domaniale, Réserve biologique domaniale (RBD ; intégrale ou non)
- Forêt communale
- Forêt privée
- Forêt de protection
En Allemagne, ce sont :
- Markwald
- Landesherrlichkeit
- Säkularisierung
- Privatwald
- Hauberg
- Waldinteressentenschaft
- Kommunalwald
- Kirchenwald
- Landeswald
- Bundeswald
Au Canada, le classement des forêt se fait grâce à la nature de l'écosystèmes forestiers déterminé par le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune qui protègent différents milieux forestiers. Ces territoires sont protégés en vertu de la loi sur les forêts[3]. Il y a 3 types d'écosystèmes forestiers exceptionnels : Les forêts anciennes (77 sites, 191 km2) [4], les forêts rares (30 sites, 26 km2) [5] et les forêts refuges (16 sites, 13 km2) [6].
Gestion et exploitation des forêts
La forêt était autrefois exploitée pour le bois, le charbon de bois, la cueillette, le pâturage et la chasse. Le bois était le plus souvent débardé avec chevaux, de bœufs, buffles ou d'éléphants en Asie. En Europe centrale, sur les pentes, il était quelquefois descendu coupé sur des traîneaux (schlitte). Le plus fréquemment, ce sont les torrents et cours d'eau qui transportaient les troncs jusqu'aux fleuves en radeaux ou par simple flottage. Autrefois, les troncs étaient coupés par les bûcherons, puis débités par des scieurs de long, avant d'être portés à dos d'homme ou par des chevaux jusqu'aux chemins. Aux époques récentes, ce sont des scieries actionnées par la force de l'eau qui ont permis la coupe de planches dans la forêt ou à proximité, avant que les camions ne transportent les arbres jusqu'à des scieries plus éloignées à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. De manière générale le nombre de bûcherons et de scieurs n'a jamais cessé de se diminuer au profit de la mécanisation).
La sylviculture moderne vise à maintenir ou augmenter le potentiel de production d'une forêt, tout en conservant un équilibre sylvo-cynégétique lorsque le gibier est une ressource économique majeure et que les animaux sont nombreux (En France, il est fréquent que 50 % au moins du revenu d'un propriétaire forestier vienne des produits de la chasse au grand gibier).
La régénération forestière, c'est-à-dire la reproduction des arbres se fait selon deux approches :
- par rejets (ou drageons) ; cette méthode exploite la capacité de nombreuses essences de feuillus à rejeter à partir d'une souche. Elle est en particulier utilisée pour les taillis.
- par semences ; cette méthode nécessite, au moins pour certaines essences un niveau d'éclairement suffisant du sol, ce qui justifie des coupes d'éclaircies pour les uns et de larges coupes pour d'autres.
On parle de régénération naturelle lorsque le forestier sélectionne et conserve des arbres «semenciers» lors des coupes, afin que les graines présentes dans le sol et tombées des semenciers puissent germer et régénérer la forêt. C'est une solution efficace et peu coûteuse quand les essences présentes sont bien adaptées au contexte biogéographique et que les herbivores ne sont pas trop nombreux. Pour certaines essences (chêne par ex), dont les fructification ne sont pas régulières, les délais de régénération peuvent être allongés. Il y a régénération naturelle et continue avec les approches de type Prosilva, promouvant la gestion pied à pied ou en bouquets, sans coupe rase.
La régénération artificielle correspond à la situation où des plants proviennent de semis élevés en pépinière, ou de drageonnages extérieurs à la parcelle, à partir de graines ou arbres sélectionnés (provenance certifiée), au risque de perte de résilience et de biodiversité, voire d'introduction de pathogènes non présents dans la forêt. C'est un mode de régénération adapté à la mécanisation de la gestion forestière, qui a été fortement développé au XXe siècle dans les pays du nord, mais également en Australie et dans certaines forêts tropicales. Les bénéfices à long terme de cette méthode sont discutés, surtout pour d'éventuelles conséquences sanitaires, paysagères et environnementales sur la forêt.
Les méthodes d'exploitation traditionnelles en forêts tempérées sont les suivantes :
- Taillis simple : on coupe les rejets régulièrement (la totalité des rejets issus d'une souche se nomme une cépée), ce qui produit des arbres de petites dimensions, utilisable comme bois de feu (ou piquets pour le châtaignier et le robinier, utilisé essentiellement actuellement pour le chauffage, mais qui alimentait autrefois des industries comme la verrerie, la porcelaine et la sidérurgie.
- Taillis sous futaie : c'est une forêt exploitée essentiellement en taillis, mais pour apporter aussi du bois d'œuvre, on laisse venir des arbres de franc-pied, c'est-à-dire issus de semis, d'âges divers.
- Futaie régulière : dans ce type de forêt tous les arbres sont issus de semis et ont le même âge, ce qui donne à l'âge adulte des Futaies «cathédrales». Ce type de traitement est assez moderne, et date en France de l'époque de Colbert qui voulut développer la production de bois pour la charpente de marine et surtout les mâts. Un exemple célèbre est la futaie de chênes de Tronçais dans l'Allier.
- Futaie jardinée : c'est une futaie dans laquelle on trouve des arbres à tous les stades de développement. On l'exploite en prélevant régulièrement une partie des arbres reconnus comme mûrs, mais en conservant en permanence la protection du couvert forestier. C'est la méthode traditionnelle, qui a été le mieux conservée en montagne parce qu'elle protège les sols, le micro-climat forestier et limite au mieux l'érosion et les glissements de terrain. C'est aussi le principe sylvicole de Prosilva qui lui adjoint une dimension biodiversité (la futaie est hétérogène et mélangée, en essences et en classes d'âge, en conservant des arbres morts et sénescents, reconnus nécessaires à l'équilibre écologique forestier).
Selon le traitement utilisé, et selon les essences, le temps de «révolution», c'est-à-dire le délai écoulé entre le semis et la coupe, est variable mais le plus souvent long, de 60 à 100 ans pour les résineux (le sapin grandis peut être coupé à partir de 40 ans), de 150 ans et plus pour les feuillus (80-100 ans pour le chêne rouge d'Amérique). La sylviculture est une affaire de plusieurs générations ; seule la populiculture (peupliers) avec une durée de révolution d'environ 20 ans se rapproche de l'agriculture.
Une très petite part des forêts non primaires ne sont pas gérées pour la production de bois (ex : réserves naturelles, réserve biologique intégrale, Parcs nationaux, forêts de protection, forêts urbaines, ou font l'objet d'une gestion restauratoire à fin de protection de la ressource en eau ou des sols). L'écologue japonais Akira Miyawaki a été pionnier en matière de Forêt de protection restaurée à partir d'essences locales.
Fonctions reconnues de la forêt
La forêt remplit trois fonctions essentielles : écologique, économique et sociale.
Fonction écologique
- Réservoir de biodiversité et d'habitats, mais aussi de ressources génétiques et phytopharmaceutiques, elles sont pour cette raison étudiées et quelquefois classées en réserves biologiques, naturelles, parcs nationaux, etc. ).
- Fonctions écopaysagères : «noyaux» ou «nœuds» du réseau écologique, et quelquefois corridor biologique pour la forêt galerie, les forêts linéaires, les mangroves, et les haies vives qui peuvent s'y rattacher.
- Protection contre certains risques naturels (avalanches, inondations, sécheresse, désertification et éléments de résilience écologique…).
- Qualité de l'air : outre que la forêt produit une partie significative de l'oxygène de l'air sur les continents, elle a une capacité extraordinaire à fixer les poussières (comme certains polluants non dégradables), grâce surtout aux mousses, aux lichens, à la rosée ainsi qu'aux sols.
- Protection des sols (lutte contre l'érosion) : la forêt est un lieu de restauration du sol si elle n'est pas surexploitée.
- cf. forêt des Landes en France ou la ceinture verte du sud algérien.
- Fonction macro et micro climatique, grâce à l'évapotranspiration ainsi qu'à la protection de la canopée qui atténuent énormément les chocs thermiques, et la déshydratation due au vent.
- Puits de carbone, par fixation du gaz carbonique dans le bois et le sol, au moins pour les forêts tempérées non soumises aux incendies et pour les forêts tropicales en phase de croissance.
- cf. les plantations faites en Amazonie qualifiées de «puits de carbone».
- Fonction aménitaire.
- Les lisières forestières naturelles, éminemment complexes, ont des fonctions écotoniales importantes, surtout pour les forêts rivulaires et les mangroves.
Forêt et oxygène
Une métaphore qualifie fréquemment la forêt de «poumon de la planète». En dépit des fonctions nombreuses et essentielle voire «vitales» qu'elle remplit, la forêt ne peut être directement comparée à un poumon (le poumon ne produit pas d'oxygène et c'est le plancton qui produit l'essentiel de l'oxygène planétaire disponible dans l'air et solubilisé dans l'eau). Néanmoins, la forêt a des fonctions essentielles micro- et macro-climatique et pour la qualité de l'atmosphère, en terme d'équilibre thermo-hygrométrique et de pureté de l'air surtout. D'un certain point de vue, un peu à la manière du poumon, mais à une autre échelle, elle est une sorte d'écotone complexe et fonctionnel entre l'atmosphère et le sol, lié au cycle du carbone surtout, ainsi qu'à tous les cycles biogéochimiques importants.
Forêts et puits de carbone
Le bilan en carbone d'un écosystème forestier est très difficile à estimer, et il varie énormément selon les zones biogéographiques, les époques, l'histoire du site, le stade de croissance de la forêt, les risques d'incendie, de sécheresse et d'inondation, et de nombreux autres facteurs tels que l'action d'insectes défoliateurs ou d'autres parasites des arbres. Bien entendu, le devenir des arbres est un autre facteur à considérer : bois de chauffage, papier-cellulose, bois d'œuvre, ou bois mort auront des impacts très différents en terme d'émission de dioxyde de carbone.
De plus, certaines forêts peuvent, au moins provisoirement avoir un bilan nul (forêt tropicale mature) ou négatif (en zone d'incendies récurrents, ou en début de phase de croissance), tout en contribuant indirectement à enrichir les cours d'eau en nutriments (phosphore, potassium, calcium, fer, etc. et par les phénomènes d'acidification, humification, décolmatation et minéralisation et structuration des sols) en offrant ainsi une source constante de nutriments pour le plancton marin en aval, plancton qui produit 80 % de l'oxygène que nous respirons et qui forme un important puits de carbone.
En théorie, la photosynthèse consomme du dioxyde de carbone et produit du dioxygène et de la matière organique. De l'oxygène est consommé lors de la respiration des plantes elles-mêmes, des animaux de la forêt et de la biomasse cachée du sol forestier, mais aussi par les incendies naturels et moindrement par l'oxydation naturelle des éléments chimiques rendus disponibles par le processus de formation des sols.
En phase de croissance, après une dizaine d'années de bilan négatif s'il s'agit d'une régénération à partir d'un sol nu, la biomasse augmente régulièrement, essentiellement sous forme de cellulose et de lignine. Elle stocke aussi du carbone sous forme de nécromasse et de biomasse animale, microbienne et fongique. En zone tropicale, la majorité des forêts poussent sur des sols pauvres et acides où l'humus ne se forme pas et où la nécromasse est rapidement recyclée ou minéralisée. La forêt tropicale en croissance stocke du carbone, mais elle finit (après plusieurs siècles, voire plus de 1000 ans) par arriver à un équilibre entre production primaire et décomposition du bois mort. À ce stade la forêt semble produire tout autant d'oxygène que ce qu'elle consomme. De plus, les émissions de méthane liées à la fermentation de bois immergés ou issus de l'activité des termites complexifient encore les calculs des émissions de gaz à effet de serre. En zone tempérée ou froide, il en va autrement avec respectivement les sols forestiers (incluant les tourbières associées à certaines forêts) et les pergélisols qui, en zone circumpolaire, peuvent stocker des quantités considérables de carbone (sous forme d'hydrate de méthane).
Enfin, le devenir et la durée de vie du méthane émis par les écosystèmes forestiers ne sont pas encore bien compris. Il pourrait avoir été surestimé ou sous-estimé.
Fonction économique
Économie forestière
Le bois compte pour une part importante du PIB d'une dizaine de pays tropicaux ou nordiques. L'emploi forestier (hors industrie de transformation et emplois informels) payait encore près de 10 millions de personnes en 2005 [7], mais ;
- l'emploi forestier décline régulièrement assez au tonnage extrait des forêts qui lui n'a jamais cessé d'augmenter, et ce depuis l'invention de la tronçonneuse. Il diminue en moyenne de 1% par an dans le monde (-10 % de 1990 à 2000), en particulier en Asie et en Europe, alors qu'il augmentait légèrement ailleurs. La FAO impute ce déclin à l'augmentations de productivité du secteur, et -pour l'Europe de l'Est - à la restructuration des économies planifiées [8].
- Le prix moyen du bois brut diminue : L'augmentation moyenne des prix payés (grumes ou bois sur pied) était de 11 à 15 % dans les années 2000-2005 (source FAO, FRA 2005), mais est systématiquement resté inférieur à l'inflation ; il y a par conséquent baisse du prix moyen (surtout pour le bois tropical) au niveau mondial, ce qui n'exclut pas en aval et pour le consommateur de fortes hausses du bois-énergie là où il devient rare ou après les "chocs pétroliers" et des bois écocertifiés ou écosociocertifiés pour lesquels l'offre reste très supérieure à la demande, pour le FSC surtout.
- Le secteur informel reste très mal connu. Via la vente de gibier surtout, il est important.
- Une partie importante des prélèvements et bénéfices est illégale, menaçant des essences et des espèces théoriquement protégées et/ou menacées. Les populations autochtones pâtissent de la corruption et des pressions des exploitants. 10 à 15 milliards d'euros par an seraient ainsi blanchis dans le monde, dont près 3 milliards € dans l'UE, provenant de six régions où la production de bois est un enjeu important. Vingt Etats membres de l'UE sont en 2006 encore suspectés d'importer du bois illégal (Finlande, Suède et Royaume-Uni en tête). [9]. Le «réseau TRAFFIC[10]» du WWF et de l'UICN sur le Commerce International des Espèces Sauvages estime que le commerce légal et illégal d'espèces atteindrait 15 milliards d'euros de chiffre d'affaire annuel (juste derrière le trafic d'armes et de la drogue). Une étude[11] du gouvernement britannique a estimé que l'interdiction du bois illégal en Europe est possible et crédible, avec les outils existants et des contrôle efficaces, au profit des filières légales et durables actuellement confrontées à une concurrence déloyale. Des dizaines d'ONG dont Greenpeace et WWF depuis une vingtaine d'années dénoncent le bois illégal et promeuvent des écocertifications crédibles et transparentes, telles que décrites par le groupe d'ONG FERN, dans une évaluation[12] publiée en 2001.
- De nouvelles fonctions émergent ; sociales, agrosylvicoles, touristiques, pédagogiques, scientifiques et de protection environnementales (En 2005,11 % des forêts du monde sont déclarées par les États «affectées à la conservation de la diversité biologique», ce taux est en augmentation, mais ne correspond pas forcément à une réalité de terrain [13]). La fonction puits de carbone semble devoir prendre de l'importance. L'importance économique de ces nouvelles fonctions est mal évaluée, mais pourrait localement rapporter plus que l'exploitation du bois.
La filière bois
La filière bois en France, c'est 425 000 emplois. [14] La forêt forme un enjeu d'avenir pour la France par son potentiel économique et social. Elle rend de nombreux services à la société. En plus de ses fonctions écologiques et sociales, elle apporte du bois et des emplois. Le forestier privé est le premier maillon d'une filère de 425 000 emplois en France. A titre de comparaison, le secteur de l'automobile emploie 285 000 personnes en France. Ces 425 000 personnes sont employées dans l'exploitation forestière, les scieries, le travail mécanique du bois (meubles, papiers, cartons... ), sa mise en œuvre (charpente, menuiserie, agencement), les organismes de la forêt privée et l'Office national des forêts. Le chiffre d'affaires de la filière bois française est de 60 milliards d'euros par an.
Produits forestiers
Production de bois
- Bois de chauffage et bois de feu, principale utilisation de par le monde mais principalement en Afrique et Amérique du Sud (et derrière la destruction de la forêt pour étendre les terres agricoles ou d'élevage) ;
- Bois d'industrie : bois de trituration (pâte à papier), déroulage placage, panneaux de fibres, emballage;
- Bois d'œuvre : charpente, bois de mine, traverses de chemin de fer, ameublement;
- Dérivés du bois.
Produits forestiers non ligneux (PFNL)
Selon la FAO les PFNL sont : des produits d'origine biologique, autres que le bois, dérivés des forêts, d'autres terres boisées et d'arbres hors forêts.
Les PFNL peuvent être récoltés dans la nature, ou produits dans des plantations forestières ou des périmètres d'agroforesterie, ou par des arbres hors forêt.
Des exemples de PFNL comprennent des produits utilisés comme nourriture et additifs alimentaires (noix comestibles, champignons, fruits, herbes, épices et condiments, plantes aromatiques, viande de gibier), fibres (utilisées dans la construction, les meubles, l'habillement ou les ustensiles), résines, gommes, et produits végétaux et animaux utilisés pour des buts médicinaux, cosmétiques ou culturels[15].
Voici quelques exemples de PFNL :
- Champignons;
- Gibiers;
- Fruits des bois;
- Plantes médicinales et tinctoriales;
- Tourisme lié à la forêt.
Marché des forêts et investissement forestier
Sur les 200 000 ha de forêt qui changent de main annuellement en France, la moitié fait l'objet d'une donation ou succession, l'autre d'une transaction. La forêt est par conséquent un produit qui s'achète et se vend. Comment expliquer cet intérêt pour la forêt alors qu'on entend fréquemment dire que le marché du bois est en baisse ou que des produits financiers d'aujourd'hui égalent les performances financières et fiscales de l'investissement forestier. De plus, les différentes réformes ont complexifié les charges fiscales qui pèsent sur les investisseurs. Selon les pays, taxes et charges sont plus ou moins légales; de plus les faibles contrôles autorisent certains d'éviter ces prélevements. [16] Quelles sont les raisons qui motivent les acheteurs de forêts ? Quelles sont les caractéristiques de l'investissement forestier comparé aux autres placements ? [17]
Les caractéristiques financières de l'investissement forestier
Trois caractéristiques majeures permettent de singulariser l'investissement forestier. Elles sont liées à la nature de la forêt :
- – stabilité de la valeur de la forêt ;
- – valeur de rendement ;
- – capacité de stockage.
- – valeur de rendement ;
Stabilité de la valeur de la forêt La faible corrélation de l'investissement forestier comparé aux autres actifs mais aussi sa valorisation spécifique, garantissent à la forêt une valeur stable à long terme. Les fortes oscillations de la bourse ou du marché de l'immobilier s'expliquent en partie par les corrélations qui existent entre ces marchés, les tendances de l'un se répercutant plus ou moins directement sur l'autre. L'investisseur en forêt recherche à diversifier son portefeuille avec des actifs dont les rendements sont non corrélés avec les marchés financiers. Idéalement, il cherche des actifs à fort rendement suivant des cycles différents (contra-cyclique).
L'investisseur, qui raisonne à long terme, 20,50 ou 100 ans, se soucie peu de la volatilité ou du rendement de son actif. Ce qu'il souhaite c'est survivre à une catastrophe économique majeure. Pour se protéger, l'investisseur alloue une partie de son potentiel dans des placements desquels il attend un bon comportement ou un maintien de la valeur durant les désastres économiques. L'idée est de vendre les actifs de sauvegarde pour éviter de vendre le cœur du portefeuille lorsque le cours est très bas. La forêt correspond à ces placements déconnectés des marchés financiers et ayant une valeur «matérielle», comme l'immobilier ou d'autres matières premières.
Valeur de rendement La première source de revenus, la vente du bois, assure ce rendement, puisque la valeur d'un arbre et d'une forêt augmente du seul fait de sa croissance biologique. Approximativement 65 % des rendements générés par la forêt proviennent de cette croissance, indépendante des fluctuations des marchés financiers. L'expérience des gestionnaires forestiers permet de conclure qu'une rentabilité moyenne de 2 à 3 % est tout à fait classique. Certains massifs ont des rentabilités bien supérieures, jusqu'à 8 % sur les meilleurs sols. La forêt est l'unique gisement de matière première qui croît naturellement. Il lui suffit d'avoir de l'eau, du soleil et du temps. Ce caractère très spécifique garantit au propriétaire un revenu même en cas de non - gestion. On perfectionne celui-ci par une sylviculture «dynamique» tout en veillant au caractère durable de cette gestion.
Capacité de stockage Il faut faire la différence entre la production réelle de la forêt et les prélèvements effectués. La différention entre capital et revenu est très délicate. On assimile les arbres à du capital du fait de leur immobilisation sur une très longue durée alors qu'en fait, ils représentent l'accumulation de nombreuses années de revenus non mobilisés. Par ailleurs, les prix des ressources forestières, dépendant de l'industrie de la construction et du papier, sont sujets aux cycles économiques, les gérants peuvent atténuer l'effet de cycle en retardant la collecte du bois, en attendant que la conjoncture économique s'améliore.
Les avantages fiscaux de l'investissement forestier pour le spécifique
L'avantage de l'investissement en forêt pour un spécifique réside aussi dans sa fiscalité. Le capital et les revenus bénéficient de dispositions fiscales attrayantes. D'autres dispositions fiscales existent mais elles sont plus anecdotiques. Les privilèges fiscaux accordés aux propriétaires forestiers sont très importants mais tout à fait légitimes et on peut noter leur pérennité quel que soit le régime politique. Le législateur trop conscient du potentiel forestier de la France sur le marché du bois et du rôle environnemental de la forêt encourage les propriétaires forestiers à la gérer.
Les avantages de la fiscalité sur le revenu L'impôt sur le revenu de la forêt est un impôt forfaitaire, il est payé chaque année et en général très faible. Les coupes de bois sont par conséquent exonérées de l'imposition au réel. Cette fiscalité est très avantageuse pour les personnes physiques situées dans les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu puisqu'elle permet d'avoir des revenus quasi complètement défiscalisés. Les autres revenus éventuels (revenus fonciers, droits de chasse... ) sont imposés selon le droit commun.
Les avantages de la fiscalité sur le capital Pour le calcul de l'impôt sur la fortune (ISF) et pour le calcul des droits de mutation à titre gratuit (donation-succession), il y a une exonération des ¾ de la valeur de la forêt en contrepartie d'un engagement trentenaire de bonne gestion. Ces dispositions permettent de diminuer l'assiette d'imposition des ¾ de la valeur. Dans le cadre des mutations à titre gratuit, il n'y a pas de limites dans le montant, ni dans la durée de détention du bien. C'est un placement à regarder de très près pour les personnes souhaitant transmettre un capital à une personne qui n'est pas de filiation directe.
Les risques et les parades
L'investissement forestier n'est cependant pas à l'abri des risques. Il est exposé à des risques plus diversifiés que les actifs traditionnels et que d'autres matières premières fortement liées aux cycles macro-économiques. On peut cependant limiter ces risques en respectant certaines règles au moment du choix de l'investissement et ensuite dans le choix et le suivi du gestionnaire.
Choix dans l'investissement Les cours du marché du bois peuvent fluctuer de manière importante alors que ceux-ci conditionnent les recettes. Il est vrai qu'à moyen et long termes, les cours du bois sont stables et suivent l'inflation. Il est recommandé d'investir dans des forêts hétérogènes en structure, en essences et au niveau de l'age des peuplements. Les arbres sont sujets à des risques physiques et biologiques tels que le feu, le climat ou les maladies. Encore une fois, un investissement forestier adéquatement diversifié en essences, structures et si possible géographiquement, permet de diminuer les risques physiques. Il faut aussi s'assurer auprès d'un expert forestier que les essences en présence sont adaptées aux stations forestières.
Choix du gestionnaire et répartition dans le portefeuille financier Le choix du gestionnaire est essentiel, c'est lui qui conditionne la rentabilité et la pérennité de l'investissement. C'est lui qui décide de transformer le capital en revenu en faisant réaliser une coupe, et c'est lui qui préserve les revenus à long terme en assurant la régénération. Un point essentiel est de pouvoir contrôler les revenus à court terme : la meilleure façon est de s'assurer que les lois du marché, (mise en concurrence de plusieurs acheteurs) sont respectées, et que le gestionnaire garde un rôle d'arbitre. Enfin, le marché de l'immobilier est peu liquide, l'investisseur ne peut pas réellement se défaire de son bien rapidement, ceci est vrai pour la forêt comme pour l'immobilier classique. La forêt doit rester un placement de diversification dans le portefeuille financier. Les gestionnaires de patrimoine recommandent d'investir 10 % des actifs dans ce type de produits (forêts, vignes…). Un spécifique qui souhaiterait avoir une part plus importante en forêt dans son portefeuille, doit s'assurer de bien répartir les risques d'un tel placement.
L'intégration des forêts dans un portefeuille financier est un moyen de se diversifier et d'améliorer sa situation fiscale. C'est en particulier investir dans une matière première d'avenir : l'augmentation de la population mondiale et de ses besoins, la raréfaction des forêts, la situation déficitaire de l'Europe dans ses approvisionnements en bois, laissent penser que le bois, mais aussi toutes les matières premières, seront les nouveaux gisements de richesse de demain. La dimension affective de la forêt est un élément subjectif qui ne doit pas «polluer» le raisonnement du gestionnaire de patrimoine mais, bien fréquemment, c'est cet élément qui reste la première de toutes les motivations.
Fonctions sociales, symboliques et culturelles
Une forêt accueillante
Les forêts françaises sont des lieux privilégiés de loisirs, de détente, de tourisme, de découverte de la faune et de la flore et des paysages. Chaque année, les forêts françaises reçoivent des centaines de millions de visites. La forêt rend de nombreux services à la société, de nature écologique et sociale. Elle est, par exemple à la fois un lieu de détente sûr et un lieu de protection des espèces. Ces fonctions, qui semblent aller de soi, nécessitent en fait l'intervention des forestiers (ouverture, sécurisation des chemins, nettoyage... ). Le promeneur en forêt ne doit pas oublier que toute forêt a un propriétaire, privé ou public. Lorsque on se promène en forêt, on se promène par conséquent chez quelqu'un ! Le promeneur doit en tenir compte et respecter ces lieux. L'accueil du public est la règle en forêt publique mais également en forêt privée. Près de neuf propriétaires français sur dix laissent l'accès libre à leurs bois. [18]
La forêt patrimoniale et bien commun
Il y a 8 000 ans environ qu'avec l'aide du feu, nos ancêtres ont commencé à déforester l'hémisphère nord (en commençant par la Chine) néenmoins la forêt est restée présente dans de nombreux contes, mythes et légendes, dans quasi toutes les civilisations.
La valeur spirituelle et culturelle de la forêt réelle ou mythique n'est pas contestée. Le nom de Brocéliande en évoque encore les druides et la magie. Nemeton était le mot celte qui signifiait à la fois sanctuaire, et forêt. Bien après qu'on ait oublié la forêt de Dodone des Grecs, on continue de comparer les piliers des cathédrales gothiques aux troncs d'une forêt dont les branches seraient les arcs qui soutiennent la voute. Au siècle dernier, de nombreux bûcherons allemands murmuraient une petite prière d'excuse à l'arbre qu'ils allaient couper. En Inde, les sannyâsa se retirent et se recueillent en forêt, comme le faisaient certains ermites européens. En Chine, les sommets boisés abritaient quasi systématiquement un temple. Au Japon, la forêt que reflètent ou symbolisent en miniature certains jardins est sacrée, comme l'indique le Torii qui marque quelquefois son entrée, comme celle d'un temple. L'arbre de vie est omniprésent dans les mythes fondateurs des pays forestiers, mais également des pays déforestés, avec un arbre de la connaissance à connotation ambiguë dans la bible. La forêt est fréquemment symboliquement interprétée comme reliant ciel et terre, par les branches, les troncs et ses racines. La forêt est aussi le domaine de l'Homme sauvage, présent dans de nombreux mythes d'Europe de l'Ouest ou d'Asie ; l'homme sauvage qui est comme l'arbre présent dans l'héraldique européenne La forêt fait aussi peur ; lieu de Nature où on se perd, lieu où on perd les enfants, où on rencontre le loup, où des dieux, les esprits et les animaux sauvages vivent, où la nuit se fait plus noire, dernier refuge des loups et des ours pourchassés. C'est le lieu où les hors-la-loi, bons (Robin des Bois) ou méchants, se cachaient, bien que les forêts soient quelquefois exclusivement réservées aux chasses royales. En Europe, à partir du siècle des lumières et du modèle royal français, on s'est employé à les humaniser, à les nommer ainsi qu'à les fragmenter pour mieux les maîtriser en les quadrillant d'allées et de layons, puis on les a plantées et «rationnellement» gérées.
C'est localement un lieu de mémoire avec les forêts royales, la forêt de guerre.
C'est enfin et en particulier le lieu de vie des peuples de la forêt, amérindiens, africains, et d'Asie du sud-est surtout, là où ils ont survécu. Lieu séculaire de l'initiation, refuge des esprits, lieu de vie et d'aventure pour de nombreux peuples... lieu aménitaire de détente et de découverte de la nature pour d'autres, la forêt s'est vu consacrée pour toutes ces fonctions par certaines lois nationales et par l'écosociolabel FSC.
La plupart des populations et des élus se disent très attachés à l'idée de protection d'arbres remarquables, de la forêt et/ou de forêt qui protège, pour des raisons bien plus larges que pour les services qu'elle rend comme espace de détente et de loisirs ou comme lieu de cueillette familiale de fruits et champignons.
Partout dans le monde, on repère ou classe des arbres parce que vénérables et remarquables ou pour leur intérêt paysager ou écologique ou de protection. Il devient délicat de gérer les forêts seulement pour la coupe du bois. Pour les artistes et les touristes, comme pour les scientifiques et les industriels, elles recèlent des trésors qu'il convient de léguer aux générations futures.
Un quart de la France vit à l'ombre des arbres. Certains sont millénaires et ont connu la Gaule chevelue, les cultes anciens. Citadins et ruraux souhaitent la conservation d'un nombre significatif de vieux arbres. La première réserve de la forêt de Fontainebleau a été demandée par des artistes, et non par des forestiers.
Forêt habitat de l'Homme ; nourricière et cynégétique
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Plus de 500 millions d'humains vivent en forêt ou à ses abords et en dépendent directement. Même lorsque elle n'est plus habitée, elle reste un lieu traditionnel de cueillette et de chasse (aux grands animaux en particulier, qui ont disparu ou régressé dans les plaines cultivées et habitées). Pour environ 150 millions d'autochtones appartenant à des centaines de tribus et peuples autochtones, la biodiversité de la forêt est encore la source vitale d'eau, de matériaux, de plantes, fruits, animaux et champignons comestibles ou utiles (médicaments, ornements.. ). La «viande de brousse» reste localement la première source de protéine dans de nombreux pays tropicaux, bien qu'elle soit menacée par l'augmentation de la pression de chasse, des armes de plus en plus performantes, et des moyens de transports tels que le quad.
Dans les pays riches et tempérés, la chasse reste aussi importante, les revenus cynégétiques approchent ou dépassent fréquemment 50 % du revenu forestier global dans des pays tels que la France. La chasse est un revenu complémentaire considérable du forestier qui atteint, par exemple, fréquemment 50 % des revenus des grandes forêts publiques de France où en 2006, les baux de chasse ont rapporté 41,1 millions d'€ à l'ONF (soit 2,4 millions de plus que l'année précédente), alors que le bois a rapporté 199,6 millions d'€ (soit 15 % de plus qu'en 2005). [19]
Mais le «grand gibier» lorsque il est trop abondant, surtout suite à un agrainage important ainsi qu'à la disparition de ses prédateurs naturels, peut provoquer des dégâts assez importants pour freiner ou bloquer la régénération forestière.
Une vraie gestion cynégétique demanderait aussi de prendre en compte les problèmes sanitaires (peste porcine, CWD, maladies véhiculées par les tiques, apparition du SIDA ou de virus hémorragiques, type Ebola, etc. ), surtout en l'absence de prédateurs. Plus localement, des problèmes nouveaux sont posés avec la contamination du gibier (sanglier surtout) par des toxiques issus de séquelles de guerre ou retombés avec les pluies qui ont lessivé le nuage de Tchernobyl. Les forêts tropicales produisent l'essentiel de la viande de brousse, avec des pressions de chasses qui ont raréfié ou fait disparaître le gibier sur de vastes zones. La question de la pollution par le plomb de chasse, liée à la toxicité des munitions (grenaille et balles) s'y pose moins que dans les zones humides, mais elle semble pouvoir avoir été sous-estimée.
Forêt et santé
Trés tôt, certains arbres ont été réputés assainir l'air (sapin, épicéa, pin sylvestre, eucalyptus plantés autour des hôpitaux et des lieux de cure), ou au contraire, plus rarement le corrompre (ne pas dormir sous un noyer). La marche en forêt était recommandée, et des parcours-santé y sont encore souvent installés, de même que dans les parcs urbains boisés.
Les forêt jouent un rôle majeur en matière d'épuration physique et physicochimique, et certainement biologique de l'air et de l'eau. Les produits de la forêt et toutes les parties des arbres ont été utilisés pour produire des médicaments et de nombreuses médecines traditionnelles. Une sylvothérapie et des cures sylvatiques ont été développée dans certains pays au 19e et début du XXe siècle pour faire profiter certains malades (tuberculeux surtout) de l'air forestier enrichi en oxygène (trois fois plus d'oxygène produit par la forêt tempérée qu'en prairie[20]), en Ozone (surtout en bord de mer et dans les forêts de résineux) et en phytoncides (molécules réputées bactéricides et fongicides, dont terpènes) et de la pureté de l'air. On a récemment montré que l'activité biochimique est bien plus développée dans la canopée que dans la strate herbacée.
Après Pasteur, diverses mesures citées par G. Plaisance ont comparé différents airs et montré que l'air forestier contenait moins de microbes que l'air urbain (50 microbes par m³ d'air, contre 1 000 dans le parc Montsouris de paris, 88 000 sur les Champs-Élysées, 575 000 sur les grands boulevards et 4 000 000 dans les grands magasins à Paris selon Georges Plaissance[21])
Ennemis de la forêt
Ennemis naturels
Le forestier craint en particulier le feu et des insectes ravageurs tels la chenille processionnaire du pin, celle du chêne, certains xylophages, des bactéries ou des champignons (ex : graphiose de l'orme, maladie de l'encre du châtaignier). Les attaques qui prennent l'apparence d'épidémies et de pullulations suivent le plus souvent un affaiblissement des arbres du à des évènements de type sécheresse, tempête, pollution, drainage, fragmentation, etc. Il semble que dans les milieux extrêmes (polaires, subsahariens), les pullulations fassent partie de cycles naturels et régulateurs, dans des forêts dont le nombre d'essences est réduit, et plus exposées aux chocs climatiques. Dans l'hémisphère nord, des mammifères rongeurs (ex : mulots, campagnol des champs), les lapins et des espèces-gibier (cerfs, daims, chevreuils, wapitis, etc. ) sont localement reconnus comme "nuisibles" par les forestiers parce qu'ils broutent les jeunes pousses et rongent les écorces. En forêt méditerranéenne, les chèvres sont un ennemi redoutable des arbres.
Chiffres : Selon les chiffres apportés par les états à la FAO ; en 2000-2005, en moyenne, 104 millions d'hectares de forêts ont été chaque année ravagés par des incendies, des insectes et maladies, des sécheresses, tempêtes, grands froids ou inondations. Ce chiffre est sous-estimé car certains pays (africains surtout) n'ont pas réunis ou apporté de statistiques, alors que l'imagerie satellitaire montre d'importants dégâts par le feu en Afrique.
D'un point de vue historique, l'Homme a eu une relation ambiguë à la forêt et surtout à la forêt primaire, quelquefois protecteur ou n'y développant pas d'impact visible durant des millénaires (en zone tropicale, hormis sur certaines îles), et fréquemment destructeur en zone tempérée européenne, asiatique et au Moyen-Orient, depuis plusieurs milliers d'années. La forêt primaire continue à reculer, ainsi qu'à Rio, comme à Johannesburg les élus présents n'ont pas réussi à valider le projet d'une Convention mondiale pour la forêt, qui n'est restée qu'une déclaration d'intention, dont la valeur et la portée juridique sont bien plus faibles que celles des conventions sur la biodiversité ou sur le climat.
Accidents climatiques
Les périodes de sécheresse, comme 1976, ou de forte canicule (2003) peuvent provoquer le dessèchement des feuilles qui tombent dans ce cas prématurément. On peut constater aussi des brûlures de l'écorce exposée au soleil (hêtres).
Les effets peuvent se faire sentir des années après. La sécheresse aggrave le plus fréquemment les effets d'autres agents, tels les incendies ou les insectes ravageurs. Ainsi, en 1976, les incendies accentués par la sécheresse brûlèrent plus de 800 km² en France.
En période hivernale, le gel n'est le plus souvent pas à redouter, sauf les cas extrêmes, comme en 1956 en France ou en 1985, quand 30 000 pins maritimes landais gelèrent. Les gelées tardives, sont, elles, nuisibles pour les jeunes plants. La neige peut être dangereuse dans certaines conditions, lorsqu'elle forme des manchons autour des branches, qui finissent par casser sous le poids accumulé.
Les tempêtes, comme celle de décembre 1999 en Europe de l'Ouest, provoquent le déracinement et l'abattage des arbres, qui forment les «chablis» ou leur cassure par le milieu du tronc, laissant en place les «chandeliers» et au sol les «volis». En France, la tempête de 1999 a ainsi abattu 146 millions de m³ de bois.
Action de l'homme
La déforestation
La déforestation correspond à une récolte ou une destruction des forêts par l'homme d'une façon où la vocation du territoire forestier est changée. Une forêt devient dans ce cas une ville, une route, un champ, un désert... La sylviculture moderne permet la récolte des forêts sans entraîner la déforestation.
Elle est ancienne en Europe, où les grands défrichements datent de l'Antiquité (dans les régions méditerranéennes) et du Moyen Âge, mais continuent pour faire place à certains équipements, autoroute, urbanisation, réservoirs hydro-électriques, aménagements pour les sports d'hiver, etc. À l'heure actuelle, ce sont en particulier les forêts tropicales qui souffrent de ce phénomène de déforestation, soit pour des raisons de développement économique, comme en Amazonie, en Asie du sud-est ou en Sibérie, soit par surexploitation des ressources en bois tropicaux.
En 2006, bien qu'il n'y ait systématiquement pas de convention mondiale sur la Forêt (le principal échec de Rio), plus de 100 pays avaient institué un programme forestier national, incluant le plus souvent un volet protection (bien que les programmes portent encore principalement sur le développement de l'exploitation du bois) et quelquefois un volet conservation (ou restauration) des sols, de l'eau, de la diversité biologique et d'autres richesses et services environnementaux. Ces programmes lorsque ils existent sont peu respectés dans les pays très pauvres ou ceux subissant des troubles civils ou afflux de réfugiés de pays voisins.
Il resterait en 2006 environ 4 milliards d'hectares plus ou moins boisés sur la planète, soit environ 30 % des superficies émergées. De 1990 à 2005,3 % de la forêt a disparu, (- 0,2 % par an) selon la FAO. De 2000 à 2005,57 pays ont signalé un accroissement de leur taux de boisement (mais s'agit fréquemment de plantations industrielles (eucalyptus, peupliers, résineux, palmiers à huile) de peu d'intérêt pour la biodiversité). 83 pays ont reconnu que leur forêt reculait. La perte nette serait de 7,3 millions d'ha/an (soit 20 000 hectares/jour). Les 10 pays les plus riches en forêts représentent à eux seuls 80 % des forêts primaires de la terre, dont l'Indonésie, le Mexique, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Brésil. Ce sont aussi ceux qui ont subi la déforestation la plus intense et rapide de 2000 à 2005, en dépit de plantations de forêts secondaires commerciales. L'Asie de l'Est qui avait perdu la majorité de ses forêt a enregistré le principal accroissement suite aux centaines de millions d'arbres plantés en Chine (mais ce sont de jeunes boisements et non des forêts au sens écologique du terme) et ces accroissements ne compensent pas les taux élevés de déforestation d'autres zones. Globalement la déforestation s'est encore accélérée en Asie du Sud-Est entre 2000 et 2005. C'est cependant en Afrique et en Amérique latine/Caraïbes que la forêt recule le plus ; l'Afrique représente encore 16 % de la superficie boisée totale, mais elle a perdu plus de 9 % de ses forêts entre 1990 et 2005, pendant que l'Europe et l'Amérique du Nord en important massivement des bois exotiques ont pu accroître leurs superficies forestières dans le même temps. New Scientist a publié une étude sur les 50 pays les plus boisés : 22 présentaient en 2006 une nette reforestation. La situation au Brésil et en Indonésie est préoccupante, alors que la Chine crée la surprise : depuis 2002, on y a replanté une surface équivalente à celle de la Californie.
La déforestation est aussi une cause d'apparition et de diffusion de maladies émergentes.
La pollution
Les polluants liés à l'activité humaine sont nombreux : anhydride sulfureux qui provoque les fameuses «pluies acides» auxquelles fut attribué le dépérissement des forêts constaté en Europe dans les années 1970-80, mais qui devait énormément aussi à la sécheresse ainsi qu'aux pesticides véhiculés par l'air et/ou solubilisés par les pluies, les oxydes d'azote, l'acide fluorhydrique, émis localement par certaines industries surtout dans certaines vallées alpines, les particules émises par la combustion du charbon et des carburants pétroliers, l'ozone... avec aussi en montagne et dans les zones froides le sel de déneigement. Par ailleurs les mousses et les lichens piègent très efficacement les particules de l'air, dont ils se nourrissent. Par ce biais, ils fixent hélas aussi les métaux lourds de plus en plus présents dans l'air, mais aussi d'autres polluants (au point d'en mourir quelquefois, ce qui en fait, selon la sensibilité de espèces de bons bio-indicateurs). Les champignons qui font la richesse du sol forestier se montrent aussi capable de bioconcentrer de nombreux polluants (métaux lourds dont plomb, cadmium et mercure, mais également radionucléides, qui peuvent ensuite être concentrés par la chaîne alimentaire). La forêt a de tous temps aussi été un lieu privilégié pour la chasse ; Les munitions au plomb (grenaille et balles) y ont été dispersées par de milliers de tonnes annuellement, fréquemment tirées aux mêmes lieux ; près des points d'eau, des berges de fleuves, sur les lieux d'agrainage, sur les layons ou cloisonnements ou à partir de postes de tir aménagés. Les sols forestiers sont fréquemment naturellement légèrement acides à très acides en zones tropicale ou boréales, ce qui favorise la dispersion et biodisponibilité de ce plomb enrichi d'arsenic et d'antimoine, mais aussi du mercure qui a longtemps été utilisé par les amorces. Dans certains pays, des boues de station d'épuration sont régulièrement dispersées en forêts, quelquefois sous forme de pulvérisation, ce qui peut contribuer à la dispersion de certains contaminants. Avec les premières expérimentations d'arbres OGM (peupliers principalement, testés par exemple en France et au Canada en milieu non-confinés), certains craignent une rapide pollution génétique et un impact sur la faune et le sol forestier via la toxine BT émise par ces arbres, leurs racines ou leurs pollens, ou dans certains cas à cause de l'utilisation encouragée de désherbants.
Les séquelles de guerre
De tous temps, les forêts ont été stratégiques du point de vue militaire. Elles sont servi de réserve de bois de marine et charpente, mais en particulier d'abri ou de cible à toutes les armées, maquis et résistances, des millions de réfugiés s'y protégeant encore actuellement dans les pays en conflits. Parfois on les a pillées ou détruites dans le cadre de la stratégie de la «terre brûlée». Au Vietnam et Laos, le défoliant, le Napalm et les munitions à sous-munitions ont laissé des traces encore persistantes (dioxines, métaux lourds, sols dégradés, mines actives, etc. ). Le bois mitraillé des forêts françaises a perdu de sa valeur technique et financière, mais il peut aussi avoir été pollué par le plomb ou d'autres métaux lourds. Au XXe siècle, surtout en France dans la zone rouge, de vastes forêts dite «de guerre» ont été artificiellement plantées sur des sites agricoles rendus incultivables par les séquelles de guerre et localement en Allemagne ou en France sur des sites gravement pollués par des d'accidents liés à la production d'usines d'armement ou d'usine produisant en amont les toxiques chimiques ou les métaux utilisés dans les munitions (plomb, cadmium, zinc, cuivre, mercure, etc. ). Des forêts comme celle de Verdun contiennent encore des quantités considérables de munitions non explosées, dont certaines chimiques (chargées de «gaz de combats»).
Feux de forêt
Ils sont le plus fréquemment allumés par l'homme, volontairement (pyromanes, bergers... ) ou involontairement (négligence). Le fire-stick farming, fréquemment employé par les aborigènes australien, a profondement[22] modifié la faune et flore d'Australie. Cette pratique consistait à bruler de vastes terres pour favoriser la chasse a entrainé la disparition de sa mégafaune... Malgré des moyens de surveillance et de lutte de plus en plus performant, leur nombre et leur gravité ne cesse de croitre en zone tropicale (Indonésie, Brésil.. ) mais également en Europe et en Amérique du Nord ou Australie. Prenant des proportions catastrophiques dans certaines régions (surtout autour de la Méditerranée), ils conduisent à la mise en place de moyens de lutte très importants, dont l'efficacité est variable. Toutes les essences forestières sont combustibles, mais certaines riches en produits volatils facilitent le combustion et l'extension de l'incendie, d'autres résistent mieux (grâce à des phénomènes de protection comme la création de liège), ou se régénèrent plus vite.
En France, en moyenne 200 km² de forêt brulent chaque année (pour les années 2000). Certains estiment que les incendies ne sont pas une menace sérieuse pour les forêts mais plutôt un problème économique ; outre le manque à gagner en produits d'exploitation (bois d'œuvre et bois de chauffage), la prévention et la lutte contre les incendies coutent en moyenne 125 millions d'euros par an. Néanmoins des incendies à répétition sur des zones déjà morcelées peuvent amorcer de graves phénomènes d'érosion et de dégradation des sols. Certaines espèces (tortue terrestre par exemple en ont énormément souffert).
Il est difficile de tirer un bilan de l'action de l'homme sur les forêts : il ne se résume pas à des actions néfastes, car si les États n'ont pas enrayé la déforestation ni pu s'accorder pour rédiger et signer une convention mondiale pour la protection des forêts à Rio en 1992 ou à Johannesbourg en 2003, de nombreux programmes locaux d'études et de restauration de forêts existent dans le monde, dont les forêts modèles canadiennes.
En Europe de l'Ouest, la forme et la superficie des forêts européennes contemporaines résultent principalement de l'action de l'homme, et il est couramment admis chez les forestiers qu'elles sont gérées de manière durable. Contrairement à une idée répandue, la surface de la forêt française, après avoir fortement diminué jusqu'à la fin du moyen âge a réaugmenté, y compris depuis les années 1900 (d'environ + 30 %), mais fréquemment grâce à des plantations commerciales de résineux et peupliers, moins riches au niveau de la biodiversité et avec un recul des zones humides. Le gain en superficie n'a pas freiné ou compensé le recul des oiseaux, insectes, lichens et fleurs typiquement forestières, ni le recul massif du bocage et des arbres épars depuis les années 1950. Les arbres tendent par ailleurs à être exploités de plus en plus jeunes et les plantations sont génétiquement peu variées. Hormis localement, suite aux tempêtes, le gros bois mort reste trop rare pour permettre la survie de nombreuses espèces d'invertébrés saproxylophages.
Bibliographie
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Notes et références
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- ↑ Synthèse du travail collectif intitulé Derrière le label (FERN, 2001)
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Voir aussi
Liens externes
- Article / Indicateurs de la biodiversité dans les inventaires forestiers (Unasylva, FAO) (fr)
- septième édition de la Situation des forêts du monde, FAO
- Mémento / Protection des forêts (2004, D. Vallauri, WWF) (fr)
- Forêt Privée Française (fr)
- Comité des Forêts Syndicat de propriétaires forestiers (fr)
- Revue Unasylva (Portail FAO de téléchargement) (fr)
- Rapport sur la forêt européenne (ONU/UNEP World Conservation Monitoring Centre Cambridge, UK, 2000, en collaboration avec WWF) (en)
- Ressources naturelles * Canada (fr)
- Information et actualités sur la forêt (fr)
- Types de forêts et de gestions en Europe (Rapport European forest types 2006, avec cartes, 8826 KB). (en)
- L'eau et la forêt (ONF) (fr)
- Charte forestière de territoire. (FNCOFOR) (fr)
- Programme forestier national (PFN) français (Ministère français de l'Agriculture ; période 2006-2015) (fr)
- Revue FAO Ressources génétiques forestières (2003)
- Site de la FAO sur les produits forestiers non ligneux (2003)
- Site de lOffice National des Forêts sur l'aménagement forestier forestiers des forêts publiques en France
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