Trame verte

La trame verte est un concept qui dans les pays francophones date des années 1980-1990. Pour les années 1990 à 2005 cette expression couvre des réalités diverses, selon l'époque, le pays, ou le domaine reconnus (Urbanisme, Paysage, Environnement, écologie urbaine...

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Localement des aménagements en tunnels permettent de conserver des zones vertes continues jouant le rôle d'écoducs permettant à de nombreuses espèces de traverser des axes de transports souvent très fréquentés en ville
Localement des aménagements en tunnels permettent de conserver des zones vertes continues jouant le rôle d'écoducs permettant à de nombreuses espèces de traverser des axes de transports fréquemment très fréquentés en ville

La trame verte est un concept qui dans les pays francophones date des années 1980-1990. Pour les années 1990 à 2005 cette expression couvre des réalités diverses, selon l'époque, le pays, ou le domaine reconnus (Urbanisme, Paysage, Environnement, écologie urbaine et autres projets de collectivités locales…).

On peut classer les trames vertes en deux catégories :

  1. .. un réseau plus ou moins physiquement connecté d'espaces verts, sans exigence ou cohérence écologiques fortes, fréquemment structurées autour de chemins de promenades ou randonnées.
  2. .. un maillage écologique, local ou régional, dont la conception et le suivi s'appuient sur une approche scientifique et le plus souvent accompagnée d'une cartographie SIG mais aussi d'indicateurs de résultats. Cette dernière catégorie est fréquemment le fait de villes, ou grandes agglomérations d'Europe du Nord.

Définition en forme de métaphore

Pour favoriser les échanges entre acteurs concernés, le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et la DIREN de cette région ont en mars 2000 enrichi leur définition de trame verte par de deux métaphores :

«Nous comprenons intuitivement que la trame verte est une notion biogéographique qui, par ressemblance à la trame d'une étoffe, évoque à la fois un état et des fonctions.
À titre d'image, les fils de maille et fils de trame confèrent sa qualité à une étoffe : plus les fils sont fragilisés, ou manquants, plus le tissu menace de se déchirer.
De manière métaphorique, dans l'image ci-contre, on peut imaginer que chaque brin représente une espèce, que chaque fil est un groupe d'espèces ou un écosystème, et considérer qu'au-delà d'un certain seuil de dégradation, c'est toute l'étoffe (la biodiversité, ou la biosphère à plus grande échelle) qui est menacée.
Une métaphore aussi simple, mais plus conforme à la complexité de la réalité, serait de comparer la trame verte au maillage des réseaux sanguins, nerveux, lymphatiques qui doivent être non seulement en bon état, mais correctement connectés entre eux, ainsi qu'avec nos cellules et nos organes, pour assurer notre survie

Cadre : le développement durable

Dans les domaines théoriques et pratiques de la biogéographie, de l'Écologie du paysage, et en application des principes du développement soutenable tel que définit à Rio au Sommet de la Terre, la notion de trame verte renvoie aux notions plus précises de Maillage écologique, d'Infrastructure naturelle (ou réseaux de Corridors biologiques).

Quand certains acteurs de l'Aménagement du territoire ont commencé à intégrer ces notions, l'expression trame verte a dans ce cas pu désigner la déclinaison régionale ou locale du Réseau écologique paneuropéen ou réseau EECONET (pour European ECOlogical NETwork) proposé par le Conseil de l'Europe.

Un concept qui a évolué avec le temps

Par exemple dans le Nord de la France, alors que le conseil régional dès 1993 dans le cadre d'un projet dit Projet Ecotone lançait, avec la DIREN une dynamique d'étude et de restauration d'un maillage écologique (trame écologique régionale), s'appuyant sur un outil expérimental dit Contrat de corridor , le conseil général du Nord, avec le CAUE du Nord publiait un classeur intitulé Trame verte, qui mettait à disposition des élus et habitants du Département une première classification des entités paysagères, mais sans la notion de connectivité biologique ou écopaysagère. Alors que la communauté urbaine de Dunkerque produisait un «cadastre vert», un groupe de travail associait dans l'Eurorégion le Kent, la Wallonie, Bruxelles capitale et le Nord-Pas-de-Calais dans une réflexion commune sur la biodiversité. Bruxelles-Capitale a mis en place un Plan régional de développement visant à «améliorer le cadre de vie» (chapitre 9- page 15), qui recommande un «maillage vert et bleu», qui, étant donné le contexte urbain ne donne pas priorité à la Biodiversité, consistant aussi à «relier les espaces verts entre eux afin de créer des continuités vertes et d'offrir ainsi au citoyen, où qu'il se trouve en ville, des espaces de vie et de déplacement qui allient à la fois convivialité et sécurité».

En France, en application de la loi Voynet, le pays commençait à décliner dans son Droit national la stratégie paneuropéenne pour la protection de la diversité biologique et paysagère. Les DIRENs des régions françaises ont dans ce cas dressé chacune un profil environnemental régional, dans le cadre du Schéma de services collectifs Espaces Naturels et Ruraux. Le conseil régional Nord / Pas-de-Calais a ensuite mis en place avec l'ADEME un outil permettant aux agglomérations d'également dresser un profil environnemental local.

Ensuite, une Trame verte et bleue (ou TVB) a été préparée, définie puis mise en place par le conseil régional avec de nombreux acteurs (scientifiques, associations, collectivités…). Dans cette même région Nord-Pas-de-Calais, la notion de maillage écologique a aussi et pour la première fois été reprise dans un Atlas régional du paysage. Ainsi au cours du temps, est-on passé d'un projet orienté sur le paysage à un projet visant la restauration, protection et gestion des milieux et une défragmentation écologique du territoire.

Apports de l'écologie du paysage

Après la notion innovante d'infrastructure naturelle utilisée officiellement pour la première fois en France en 1994 par le préfet Paul Bernard pour son rapport sur les Zones humides (septembre 1994), et avec le concept de réseau de corridors biologiques, de noyaux et de zones-tampon, la notion de trame verte a été préfigurée puis introduite dans le domaine de l'Aménagement du Territoire via les et le Profil environnemental régional que les DIREN ont du produire. Parallèlement, un certain nombre d'universités ou grandes écoles développaient certains aspects de l'Écologie du paysageRennes, Montpellier, Besançon, Nantes en France, par exemple).

Mais les écologues nouvellement formés à ces concepts ne sont pas arrivés tout de suite dans les administrations et collectivités locales. Ce n'est que dans les années 2000 que les communes et Agglomérations ont véritablement saisi ces questions pour les décliner concrètement dans leur gestion des territoires. Ainsi en France, la communauté urbaine de Dunkerque avait-t-elle dès la fin des années 1990 mis en place un cadastre vert, ainsi - avec le CNFPT - qu'une formation sur la gestion différentiée. Dans la même région, la Mission bassin minier a produit une "Trame verte du Bassin minier", la communauté urbaine de Lille a acheté des espaces pour les réhabiliter avec le Parc de la Deûle surtout, visant une reconnexion écologique avec la Belgique et les trames vertes périphériques (dont celle du bassin minier), alors que de nombreuses autres villes intégraient progressivement tout ou partie de la notion de trame écologique, quelquefois en y associant les habitants dans le cadre d'un Agenda 21 ou de jardins communautaires par exemple.

Aspects scientifiques

En terme d'écologie du paysage une trame verte est la somme des zones de connexion biologique et des habitats naturels connectés.
, c'est à dire : le réseau des éléments de territoire et de milieux qui forment ou connectent entre eux :

-les habitats naturels de la flore et de la faune sauvages et spontanées,
-les sites de reproduction,
-les sites de nourrissage,
-les sites de repos et d'abri,
-les «couloirs» (corridors) de déplacement (dont migrations) de la faune sauvage,
-les «couloirs» (corridors) de dispersion de la flore.

L'état et la qualité de la Trame se mesurent dans la qualité et la quantité des habitats naturels et des connexions biologiques entre ces habitats. Les habitats sont en quelque sorte les nœuds du maillage, et ils jouent le rôle de réservoir de gènes, d'espèces, de communautés pour la biodiversité.

Les constituants de la trame verte sont fréquemment de fait des continuums biologiques ou physiques.

À titre d'exemple, sont reconnus comme éléments de trame verte : certaines forêts, les zones humides, les coteaux calcaires, zones dunaires, falaises, haies, étant donné que ils forment des milieux plus épargnés par les impacts des activités humaines ou infrastructures (perturbations, pollutions, bruit, pollution lumineuse, engrais et pesticides ou destruction directe).

Des corridors biologiques idéalement fonctionnels pour un grand nombre d'espèces peuvent aussi résulter d'aménagements humains qui n'avaient pas vocation à les créer. Exemples :

-Réseaux bocagers, coteaux calcaires et ripisylves, landes, délaissés..
-Talus routiers, bords de canaux, de wateringues, réseaux de fossés, voies ferrées,

jardins,

-Carrières
-Friches industrielles…

Multi-échelle

La trame verte s'apprécie à toutes les échelles spatiales ; par exemple :

- à l'échelle des grands couloirs de migration pour les oiseaux,
- à échelle paysagère (pour les mammifères terrestres),
- ou à échelle plus locale (berge de rivière, fossé).
- à différentes échelles administratives (pays, région, [Pays (aménagement du territoire) Pays] (au sens de la loi Voynet), Département, Parc naturel régional, Agglomération, ville, etc. ;

Elle s'apprécie aussi dans le temps :
certains corridors ne remplissent leur fonction qu'à certaines époques de l'année (ex : corridors de migration pour les amphibiens, poissons, oiseaux ou papillons migrateurs), ou ponctuellement lors de migrations imposées par des aléas climatiques ou de type incendies…

Ainsi, à titre d'exemple la trame verte d'agglomération du SCOT du Dunkerquois[1] tient-elle compte à la fois de la trame verte régionale et des projets et potentiels des communes.

Ce que n'est pas la trame verte

-Tous les habitats anormalement écologiquement fragmentés,
-Tous milieux qui rendraient difficile voire impossible la circulation normale de la faune et de la flore sauvages (par ex : les champs cultivés de façon intensive (cf. pesticides/biocides), l'urbanisation, et toutes les infrastructures fragmentant les continuums écopaysagers (ex : un axe TGV désherbé, drainé et muni de sa double clôture est infranchissable pour la majorité des espèces, sauf aux rares point munis d'un passage à faune ou écoduc) alors qu'une infrastructure en tunnel maintient la continuité paysagère et peut-être écopaysagère).

Contrairement à certaines idées reçues :

- La trame verte n'est pas de l'aménagement paysager au sens courant du terme, même si elle «produit» du paysage et des aménités.
- L'objectif recherché n'est pas prioritairement esthétique, ni économique, mais bien patrimonial, même si elle apporte aussi de très nombreux bénéfices (Cf. les services écologiques "gratuitement" rendus par la biodiversité).
- La trame verte n'est pas toujours végétalisée : mer, eaux de surface ou certains cours d'eau souterrains, sable, falaises, galets, cavernes et milieux souterrains, en sont des éléments.
- Sa structure n'est pas figée : c'est une mosaïque vivante qui doit pouvoir évoluer, assemblant les stades variés de développement d'habitats ayant des dynamiques évolutives propres et interdépendantes ; ces dynamiques étant de plus en plus affectées par l'influence de l'Homme dans le temps et l'espace.
La fonction globale de connexion écologique qui fonde cette trame, doit, elle, par contre être durable…

Objectifs

Une trame verte a le plus souvent un triple objectif : restaurer, protéger et gérer in situ la biodiversité, en en facilitant l'auto-entretien, par le maintien des conditions minimales de vie et de circulation nécessaires à la survie des espèces. Cette démarche est à l'opposée ce celle du zoo, mais peut intégrer un réseau de réserves naturelles comme zones-refuge ou noyaux de biodiversité et d'essaimage.

La création d'une Trame verte vise théoriquement une «plus-value» pour l'écosystème et la Biodiversité, globalement, et par conséquent en faveur des règnes végétal, animal et fongique, et des microorganismes. Elle ne devrait jamais s'effectuer au détriment et/ou en substitution d'un patrimoine naturel de valeur. Néanmoins, à échelle locale, il arrive, provisoirement, que pour des raisons scientifiquement justifiées une partie de la trame verte (certains types de corridors biologiques, de zones tampon ou de noyaux.. ) soient conçu pour faciliter une ou plusieurs espèces menacées, ou jugées prioritaires (ex : espèces pionnières ou secondaires pour cicatriser un paysage dégradé, ou espèce remarquable et vulnérable ou dont la conservation est jugée prioritaire dans le contexte du moment).

Par exemple, la plantation d'une peupleraie dans une zone humide, même si elle peut assurer la fonction de corridors écologiques pour quelques espèces, est à proscrire, car elle se substitue à un élément de trame verte existant (la zone humide), plus rare, plus riche que la dite peupleraie ferait disparaître.

La notion de hiérarchisation patrimoniale, permise par un état initial de qualité est par conséquent le préalable indispensable à toute décision d'aménagement de trame verte.

Fonctions le plus souvent attribuées aux trames vertes

On leur attribue deux fonctions écologiques principales :

Aspects juridiques

Certains pays (ex Allemagne ; lois régionales ou urbaines) protègent dans la loi un réseau répertorié d'infrastructures écologiques

En France, la trame, comme réseau naturel cohérent, telle qu'envisagée par le Schéma de Services Collectifs «Espaces naturels et ruraux (SSC ENR)», est une condition nécessaire au maintien durable du dynamisme de la biodiversité. L'UE et ses États-membres se sont engagés à stabiliser la régression de la biodiversité avant 2010. La France s'est engagée à décliner sur son territoire la stratégie paneuropéenne pour la protection de la diversité biologique et paysagère.

La DTA (Directive territoriale d'aménagement) ou les documents locaux d'urbanismes, les chartes de parc naturels régionaux, les règlements de parcs naturels, les SRADT (schéma régional d'aménagement du territoire), les mesures agrienvironnementales, etc. peuvent contribuer à la protection des trames vertes et des réseaux écologiques.

En théorie, la nouvelle PAC devrait dans l'Union européenne encourager une agriculture durable, et par conséquent dans le paysage agricole la protection d'un réseau écologique utile par bien des aspects à l'agriculture elle-même. (Protection des sols, des animaux, des auxiliaires de l'agriculture, lutte contre les sécheresse, les inondations et l'érosion et la dégradation des sols, protection des eaux contre les nitrates, phosphates et pesticides, etc. ). En France et dans quelques pays, dans certains contextes des bandes enherbées sont obligatoires.

Remarques

Les aménageurs oublient fréquemment certaines dimensions importantes, dont :

DIREN, DDE, DDAF, CETE, régions, départements, agglomérations et toutes collectivités, structures intercommunales, propriétaires, spécifiques, Chambres consulaires, aménageurs, agriculteurs, usagers des territoires, Conservatoires, ONF, SANEF, SNCF, VNF, SRPV, ONCFS, SAFER, etc.

Les paysagistes commencent à se saisir de ces notions ; le thème des IIes assises européennes du paysage (mai-juin 2006 à Lille, France) était : Le paysage, un projet pour la planète. [2]

Exemple

De nombreux pays d'Europe du Nord ont un travail en cours sur un réseau écologique.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Références

  1. http ://www. dunkerquegrandlittoral. org/actualite/docshtml/shemas/scot/dog. pdf Carte simplifiée de la Trame verte d'agglomération du SCOT de la région Flandre-Dunkerque (version oct 2006, page 71]
  2. http ://www. cœ. int/t/e/cultural_co-operation/environment/landscape/landscape_calendar/AssisesPaysage2006. pdf
  3. Communiqué fédération France Nature Environnement, lundi 3 mars

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"... de création d'une "trame verte" ..."

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 13/11/2008.
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