Récif artificiel
L'expression récif artificiel désigne toutes les structures immergées volontairement, à des fins
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L'expression récif artificiel désigne toutes les structures immergées volontairement, à des fins
- - d'étude scientifique,
- - de protection physique d'un lieu (contre les vagues et les effets du vent),
- - de production halieutique
- - de loisir (plongée et photo sous-marine).
La plupart des récifs artificiels concernent des milieux marins, mais quelques expérimentations ont porté sur des eaux douces.
Dans la majorité des cas, les récifs artificiels sont colonisés en quelques mois, d'autant plus aisément que toute masse posée à faible profondeur dans l'océan attire spontanément de nombreuses espèces de poissons et crustacés.
Principes
Les récifs sont d'abord le support d'une colonisation par des espèces pionnières, puis offrent un milieu de substitution à une biodiversité plus importante. Ce sont des lieux où les alevins et jeunes organismes peuvent mieux se protéger de la prédation.
Le principe est d'offrir aux espèces un habitat leur convenant, et le cas échéant une offre en nourriture.
Au Japon, seul pays a avoir réussi à quasi-stabiliser et localement restauré sa ressource halieutique marine, environ 350 modèles de récifs répondant aux besoins de différentes espèces ainsi qu'aux conditions de milieu ont été construits sur environ 20 000 sites (en 2001, avec un budget annuel d'un milliard d'euros pour l'étude et bio-aménagement des fonds marins) après des travaux empiriques, puis scientifiques, basés sur l'étude in situ des comportements, besoins et capacités de migration/recolonisation des espèces locales..
Ces récifs protègent et attirent actuellement des dizaines de millions de poissons et crustacés. Les plus grands de ces récifs mesurent plusieurs milliers de mètres cubes et 80 mètres de haut.
En France où seule une quarantaine d'expérience a été mise en place, principalement à l'initiative de 2 chercheurs spécialisés de l'Université de Montpellier, et quelques autres projets sont en cours (dont ceux étudiés par Sylvain Pioch qui avec Egis-eau doit installer 200 récifs au large d'Agde (10 m 3 chacun environ, posés à des profondeurs de 10 à 30 mètres), avec le concours et suivi de l'école des mines d'Alès et le CNRS.
Histoire
Dispositifs d'attraction
Un cas spécifique et ancien est celui de structure de bambous ou branches construites par des pêcheurs et maintenue sous la surface de l'eau par un flotteur. Ces structures attirent et regroupent des poissons qu'il est dans ce cas plus facile de piéger ou pêcher. On parle dans ce cas plutôt de dispositif d'attraction, mais ces dispositifs contribuent aussi à nourrir et protéger des poissons.
En méditerranée, on pêche depuis longtemps les pieuvres en les piégeant dans des amphores immergées.
Le 1er exemple de récif artificiel connu est cité par l'empereur Joo en 1652 ; des épaves coulées après avoir été remplies de pierres attiraient et abritaient les poissons, ainsi plus faciles à pêcher, près des ports.
Limites, risques, échecs
Quelques tentatives (récifs formés de matériaux polluants, récifs détruits par les tempêtes d'équinoxe ; par exemple devant le port de Morgat en Bretagne dans les années 1970) ont été des échecs.
Conditions de réussite
Le récif doit être situé à un lieu où un minimum de nutriment et de lumière sont disponibles, et présenter des caractéristiques convenant à l'attraction, la protection et la nourriture des espèces qu'il doit attirer et abriter. Il doit aussi résister aux vagues, courants et tempêtes ou tremblement de terre le cas échéant, voire aux Tsunamis, dans la mesure du possible.
Des introductions de coraux et organismes permettent une colonisation plus rapide.
Le récif doit être formé de matériaux environnementalement neutres (non toxiques, non éco-toxiques) et biogéographiquement judicieusement situé. Il doit présenter les conditions de vie des espèces qu'on veut y attirer (Ex : cavités ombreuses et de diamètres et longueurs adaptées pour le congre ou la rascasse (qui apprécient que leurs corps soit en contact direct avec les parois). Inversement le loup ou le sar recherchent une cavité plus grande où ils peuvent nager plus à l'aise. Et ces deux derniers poissons attendront que quelques pionniers de leurs espèces aient inspecté et adopté ce nouveau décor, avant de le coloniser massivement.
Pour des raisons de sécurité (dont sécurité alimentaire) et d'écotoxicologie les récifs, sauf s'ils ont aussi un rôle de dépollution ne doivent pas être exposés à des panaches de pollution organique ou chimique, ou posés à proximité de zones de munitions immergées ou de zones mortes.
Camoufler une décharge ?
Certains récifs artificiels ou dispositifs d'attraction pourraient être assimilées à des tentatives de se débarrasser à moindre coûts de déchets toxiques. Des récifs artificiels ont ainsi été formés de milliers de pneus, qui n'ont d'ailleurs pas été colonisés (à cause de leur toxicité pour la flore et la faune), des récifs ont été formés d'accumulation de chars d'assaut, ou de carcasses de navires (avec moteurs, antifooling toxique.. ) moins propices à la colonisation que des structures spécialement conçues. Néanmoins, il a été démontré que certaines épaves pouvaient localement jouer un rôle d'oasis pour la biodiversité[1]..
Voir aussi
Liens externes
- Emission thalassa (Cf. Emission "Main basse sur l'Océan" consacrée à l'épuisement des océans ainsi qu'aux récifs artificiels, le 18 avril 2008)
Notes et références
- ↑ Mr Appeltans, Ward, Belgian Shipwreck : hotspots for Marine Biodiversity, cadre = projet de recherche Research action SPSD-II : Second scientific support plan for a sustainable development policy ref EV/42, Acronyme : BEWREMABI, Période : décembre 2003 à Avril 2006, Vlaams instituut voor de zee
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