Démantèlement nucléaire

Le démantèlement d'une installation nucléaire veut dire non seulement l'arrêt définitif de l'exploitation mais également la destruction des bâtiments et l'évacuation des déchets radioactifs.

Réacteur SL-1 retiré du Laboratoire national de l'Idaho (États-Unis) en janvier 1961.

Le démantèlement d'une installation nucléaire veut dire non seulement l'arrêt définitif de l'exploitation mais également la destruction des bâtiments et l'évacuation des déchets radioactifs. Contrairement à une déconstruction, le démantèlement comprend la destruction de tous les composants, y compris les réacteurs nucléaires.

Le démantèlement d'un réacteur se fait en 3 étapes :

Actuellement, la durée du démantèlement d'une centrale nucléaire est estimée à 30 ans entre l'arrêt du réacteur et la remise du site à l'état initial.

Description

Les matériels et équipements des réacteurs nucléaires sont dimensionnés pour une certaine durée de vie. Alors que certains peuvent être remplacés pendant les arrêts périodiques du réacteurs (dit "arrêt de tranche"), d'autres ne le peuvent pas (ex : caisson, cuve du réacteur... ).

Le démantèlement d'un réacteur se fait en 3 étapes :

Coût d'un démantèlement

Aux États-Unis (104 réacteurs), le Nuclear Regulatory Commission (NRC) évalue le coût du démantèlement à 300 millions de dollars par centrale nucléaire.

En France (58 réacteurs), les coûts de démantèlement des centrales du parc REP a fait l'objet d'un estimation en 1991 par le Ministère de l'Industrie, à hauteur de 15 % du coût d'investissement net (hors intérêts intercalaires). Cette estimation sert de base à la constitution des provisions pour démantèlement sur la durée de vie des équipements concernés. Au 31/12/2005 cette provision s'élevait à 13.1 milliards d'euros[1]. Ces provisions sont des éléments de passif qui ne garantissent pas par eux-mêmes la disponibilité des fonds correspondants. A cette fin EDF forme des fonds dédiés. Les engagements nucléaires font l'objet d'une supervision par le Comité de suivi des engagements nucléaires, rattaché au conseil d'administration de la société. [2]

Fin 2003, la Cour des Comptes a évalué les fonds effectivement disponibles à 2,3 milliards d'euros. L'estimation de la Cour des Comptes pour le démantèlement du parc électronucléaire français était une fourchette de 20 à 39 milliards d'euros 2003, sommes cohérentes avec le mode d'estimation retenu par EDF et la durée de vie résiduelle des centrales, mais différentes des estimations du Royaume-Uni.

La Cour des Comptes évalue le coût du démantèlement de la centrale de Brennilis à 482 millions d'euros, soit 20 fois plus que l'estimation de la commission PEON qui est à l'origine du parc nucléaire actuel[3].
Un premier décret de 1996 a autorisé le démantèlement des parties périphériques au réacteur (moins radioactives) et un nouvel arrêté (9 février 2006) a autorisé le démantèlement, plus délicat, du bâtiment du réacteur. Mais cet arrêté a été annulé par le Conseil d'état le 5 juin 2007, pour défaut de présentation de l'enquête publique dans les délais réglementaires (Il appartenait au gouvernement «de tout mettre en œuvre» pour que les 700 000 habitants des 50 km alentours puissent consulter l'étude d'impact»).

Le site de Brennilis doit servir de test, mais n'est qu'une centrale de première génération (seul exemple en France de la filière à eau lourde)  ; de 70 MW, alors que les prochains démantèlements concerneront des réacteurs de 900 MW et plus. Hormis les centrales, divers réacteurs expérimentaux et sites industriels nucléaires civils ou militaires seront aussi à démanteler. Le premier de grande taille à être démantelé en France est l'Usine d'extraction du plutonium de Marcoule (UP1) , pour un coût estimé de 5,6 milliards d'euros (plus que 10 fois supérieur à celui de Brennilis).

Diverses ONG rassemblée au sein du réseau Sortir du nucléaire reprochent à EDF d'avoir sous-estimé les coûts de démantèlement qui se compteraient en centaines de milliards d'Euros et non en dizaines de milliards comme l'a annoncé EDF ; La Grande-Bretagne prévoit 103 milliards d'Euros pour le démantèlement de son parc, qui est bien moins important que celui de la France.

Au Royaume-Uni (35 réacteurs), le démantèlement du réacteur de Windscale d'une puissance de 32 MW a coûté 117 millions d'euros. Le gouvernement a annoncé, le jeudi 30 mars 2006, sa décision de confier au secteur privé le démantèlement de ses centrales nucléaires, pour un coût estimé à 103 milliards d'euros [4].

En Allemagne (36 réacteurs), la centrale de Niederaichbach, un réacteur à eau lourde d'une puissance de 100 MW, a été arrêtée après 18 mois d'essais. Elle a été complètement démantelée pour un coût d'environ 90 millions d'euros. Le démantèlement des 5 tranches de 440 MW du site de Greifswald est évalué à plus de 4 milliards d'euros sur 20 ans.


Démantèlement en France

En France, le démantèlement d'installations nucléaires est en cours sur la centrale nucléaire de Brennilis en Bretagne [5], et sur l'Usine d'extraction du plutonium de Marcoule (UP1) dans le Gard. Plusieurs installation du CEA sont aussi en cours de démantèlement :[6]

Deux réacteurs de recherche du CEA ont aussi été démantelés :


De nombreuses installations nucléaires ont déjà été déclassées et démantelées avec succès. Voici la liste des installations démantelées ou en cours de démantèlement en France :


D'autres réacteurs nucléaires sont définitivement arrêtés en 2006 :

Voir la liste des réacteurs nucléaires en France

Démantèlement dans le monde

Selon Nicholas Lenssen, en 1999,94 réacteurs nucléaires ont été arrêtés définitivement, alors que 429 continuaient de fonctionner dans le monde. Cela veut dire qu'un réacteur sur 5,5 a été fermé. Mais quelques-uns uniquement ont été démantelés. A terme, le démantèlement pourrait bien représenter la plus grosse part des dépenses que devront engager l'industrie nucléaire et les gouvernements qui l'ont soutenue. [9]

Références

  1. (fr) Comptes du groupe EDF 2005 p 82
  2. Source EDF http ://investisseurs. edf. com/117036i/Accueil-com/EDF-investisseurs/gouvernement-d-entreprise/comites-specialises. html
  3. Synthèse du nucléaire, cours des comptes
  4. M. Blair confie au secteur privé le démantèlement de ses vieilles centrales nucléaires - Article du Monde publié le 1 Avril 2006
  5. Communiqué de presse commun des associations Æ2D (Agir pour l'Environnement et le Développement Durable) et Sortir du Nucléaire Cornouaille - publié le 26 octobre 2005
  6. Dossier Assainissement/Démantèlement sur le site internet du CEA Cadarache [pdf]
  7. Note d'information Déclassement de l'installation nucléaire de base n°21 (réacteur de recherche Silœtte - CEA Grenoble) sur le site internet de l'Autorité de sûreté nucléaire
  8. page "Les INB du Centre de Cadarache" sur le site internet du CEA Cadarache (lien vérifié le 14/05/2008)
  9. Centrales nucléaires, une bombe à retardement? - Le courrier de l'Unesco, 03/1999

Sites externes

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