Cycle du carbone
Le cycle du carbone est un cycle biogéochimique qui correspond à la totalité des échanges d'éléments carbone sur une planète.
Définitions :
- Tous les êtres vivants sont formés de molécules contenant du carbone : glucides, protéines et lipides.... (source : cfs.nrcan.gc)
Le cycle du carbone est un cycle biogéochimique qui correspond à la totalité des échanges d'éléments carbone sur une planète. Celui de la Terre est particulièrement complexe du fait des divers échanges entre les océans, les roches, la matière vivante et l'atmosphère (il existe quatre réservoirs de carbone : l'hydrosphère, la lithosphère, la biosphère et l'atmosphère)
Les échanges de carbone s'expriment en milliards de tonnes par an ou gigatonnes par an ou encore Gt/an ; les trois formulations signifiant la même chose.
Schéma
L'intérêt essentiel du cycle du carbone
On est sûr[1] actuellement qu'il se produit depuis quelques décennies un réchauffement climatique anormalement brutal. Cela est dû au dioxyde de carbone (CO2) et au méthane (CH4) de l'atmosphère, les principaux gaz à effet de serre. Leur flux dans l'atmosphère doit être quantifié afin de comprendre et en particulier de prévoir le rôle des activités humaines dans le changement climatique actuel ainsi qu'à venir.
Pour cela il faut distinguer :
- les flux rapides, susceptibles d'avoir des conséquences à court terme sur le climat (de la décennie à quelques siècles) ;
- les flux assez lents dont les conséquences ne s'observent que sur le moyen terme (quelques siècles) ;
- les flux très lents dont les conséquences ne s'observent que sur le très long terme (plusieurs millions d'années) : ces flux-là sont trop lents pour être à l'origine du récent changement climatique, et ne pourront pas équilibrer les rejets d'origine anthropiques.
Origine volcanique du carbone
Le cycle du carbone commence par l'arrivée du dioxyde de carbone (CO2) à la surface de la Terre. Elle résulte du dégazage du manteau terrestre lors des éruptions volcaniques, qui rejettent dans l'atmosphère divers gaz dont le CO2 et le monoxyde de carbone (CO). Ainsi l'atmosphère primitive de la Terre était essentiellement composée de CO2. Actuellement ce dégazage continue selon un flux faible, soit environ 0,1 Gt/an.
La plupart de ce CO2 originel a été piégée dans les réservoirs tels que la biosphère, la lithosphère ou les océans.
Les réservoirs de carbone à renouvellement rapide
Échanges atmosphère-biosphère
Les êtres vivants échangent 60 Gt/an de carbone avec l'atmosphère. Cet échange se fait dans les deux sens : alors que la fermentation, la respiration des bactéries, des animaux et des végétaux dégagent du CO2, la photosynthèse des végétaux chlorophylliens fixe le carbone dans la matière organique ou biomasse. Ces deux mécanismes font à la fois partie du cycle du carbone et du cycle de l'oxygène. Cet échange est équilibré si on ne tient pas compte de la déforestation.
Voici les formules de ces échanges :
- 6 H2O + 6 CO2 + énergie solaire => C6H12O6 + 6 O2
- eau + dioxyde de carbone => glucose + dioxygène gazeux
- C6H12O6 + 6 O2 => 6 H20 + 6 CO2 + énergie
- glucose + dioxygène gazeux => eau + dioxyde de carbone + énergie (qui permet de lier un groupe phosphate à un ADP afin de former de l'ATP)
- C6H12O6 => 6 CO2 + énergie + déchets
- glucose =====> dioxyde de carbone + énergie (qui permet de lier un groupe phosphate à un ADP afin de former de l'ATP) + déchets variés (méthane, éthanol etc. )
Dans un écosystème en équilibre, la quantité nette de dioxygène produit par les organismes autotrophes (photosynthèse) est égale à la quantité de dioxygène consommée par les organismes hétérotrophes (respiration).
Mais certains écosystèmes ne sont pas équilibrés, comme les tourbières : ils stockent des débris végétaux dans les sols, la tourbe. Cette biomasse «morte» est estimée à 1 600 Gt/an de Carbone, deux fois la quantité de carbone de la biomasse «vivante».
Échanges avec l'hydrosphère (dissolution - dégazage)
Du fait de la forte solubilité du dioxyde de carbone (CO2) dans l'eau et de l'importance du volume des océans, la capacité de stockage des couches supérieures de l'hydrosphère, c'est-à-dire jusqu'à 100 m, est impressionnante. Mais si elle arrive à être 63 fois plus élevée que celle de l'atmosphère, c'est grâce à la diversité des formes du carbone dans les océans. D'une part en milieu aqueux le CO2 se transforme totalement en hydrogénocarbonate (HCO3-) et d'autre part celui-ci peut lui-même devenir un ion carbonate de formule CO32-.
La répartition du CO2 dans l'hydrosphère est approximativement la suivante :
- 1 % dans le dioxyde de carbone (CO2)
- 90 % dans l'hydrogénocarbonate (HCO3-)
- 9 % dans les ions carbonates (CO32-)
Les échanges lents avec la lithosphère
Échanges biosphère-lithosphère (fossilisation)
La «fossilisation des êtres vivants morts» demande plusieurs millions d'années. Comme le nombre d'organismes vivants ne peut pas augmenter brutalement de manière significative, ce transfert ne change guère au cours du temps. Il est estimé à moins de 0,5 Gt/an.
Les échanges hydrosphère-lithosphère (sédimentation)
La «sédimentation océanique» : les coquilles des crustacés, des mollusques ou des algues planctoniques se forment par précipitation du calcaire à partir des éléments dissous :
Cette précipitation peut être spontanée dans certaines conditions physico-chimiques.
La sédimentation des coquilles est à l'origine de la majorité des roches contenant du calcaire (craie, calcaire, marne etc. ). Ce calcaire ou carbonate de calcium (CaCO3) reste stocké pendant des centaines de millions d'années (délai de renouvellement moyen : 330 millions d'années, à comparer avec le délai de renouvellement du carbone de l'atmosphère qui est de cinq ans).
Apport des météorites
Plus exceptionnellement, du carbone peut être apporté à l'occasion de l'impact d'une importante météorite sur la Terre. Selon la violence de cet événement, la quantité de matière expulsée et les conséquences peuvent varier énormément. Alors que l'activité volcanique normale fait augmenter le taux atmosphérique des gaz à effet de serre, la chute d'un corps lourd ou une éruption exceptionnellement puissante propagent dans la haute atmosphère de grandes quantités de poussière qui réduisent le flux du rayonnement solaire, ce qui provoque une diminution de la température qui peut aller jusqu'à plusieurs dizaines de degrés en quelques semaines. Un cataclysme de ce type est peut-être la cause de la disparition des dinosaures.
Les activités humaines modifient le cycle du carbone
Les quantités de carbone émis par les activités humaines dans l'atmosphère sont de :
- 6,4 Gt/an pour les années 1990[2].
- 7,2 Gt/an pour la période 2000-2005.
- Selon l'Académie Nationale des Sciences des États-Unis, pour 2000-2006, 10 Gt/an de carbone ont été émis, soit 37 % de plus comparé à 1990[3].
Environ la moitié de ce carbone a été réabsorbée par la biosphère, par photosynthèse accrue, et les océans, par dissolution.
Ainsi la quantité de carbone dans l'atmosphère s'est accrue de 3,2 à 3,3 Gt/an dans la période 1990-1999.
Combustion
Les interventions les plus évidentes de l'homme sont :
- la combustion massive de matières organiques due la déforestation,
- la combustion de roches carbonées (charbon, pétrole, gaz) qui rejettent énormément de dioxyde de carbone.
Ces rejets déséquilibrent, par effet de dominos, les échanges avec d'autres réservoirs de carbone, comme les échanges avec les océans.
Les deux molécules rejetées dans l'atmosphère, méthane et dioxyde de carbone, contiennent du carbone et font partie des principaux gaz à effet de serre. L'effet de serre s'accentue, d'où un déséquilibre des échanges d'énergie et de chaleur qui provoque le réchauffement climatique. La hausse de température perturbe en retour le cycle du carbone, de telle sorte qu'elle s'augmente.
Le déséquilibre provient du fait que les mécanismes qui ramènent le dioxyde de carbone atmosphérique dans la lithosphère sont très lents : 0,2 Gt/an, à comparer avec les {{unité|6|Gt/an} de carbone émis par les activités humaines. Les solutions sont le reboisement et la réduction de la consommation de charbon, pétrole et gaz. L'espèce humaine et la totalité des écosystèmes seront obligés de s'adapter pendant plusieurs siècles.
La fabrication du ciment
La fabrication du ciment se fait, entre autres processus, par la calcination du calcaire dans des fours. Le CaCO3 est converti en CaO (chaux) avec un rejet de CO2 dans l'atmosphère. Ce dégagement de CO2 lors de la calcination du calcaire ne parait pas très préoccupant. En effet lors de l'utilisation du ciment produit, la réaction physico-chimique complexe de prise des mortiers & bétons absorbe du CO2 contenu dans l'air dans les mêmes proportions. Ainsi la boucle est bouclée. [réf. nécessaire]
En revanche la consommation d'énergie à partir de combustible fossile provoque un flux faible (0,2 Gt/an, quoique non négligeable ; le stockage du carbone dans les roches calcaires se ferait à une vitesse équivalente ou légèrement supérieure.
Effet du réchauffement climatique sur le cycle du carbone
Les déséquilibres des échanges de C provoqués par les activités humaines en causant un réchauffement climatique, modifient en retour les flux. Ces modifications entraînent dans certains cas une rétroaction positive, dans d'autre une rétroaction négative :
- Le réchauffement climatique diminue la dissolution du CO2 dans les océans : la solubilité du dioxyde de carbone dans les océans dépend de leur température. Si cette température augmente à la suite à la hausse des taux atmosphériques de dioxyde de carbone, la capacité de stockage des océans diminue et ils se mettent à rejeter eux-mêmes du dioxyde de carbone. Comme le deuxième plus important réservoir à carbone est l'hydrosphère, l'enclenchement d'un tel cercle vicieux serait catastrophique.
- Le réchauffement climatique peut diminuer le transfert du CO2 vers les eaux profondes, et par conséquent diminuer encore davantage sa dissolution dans les eaux superficielles. S'il prend trop d'ampleur, pourrait aussi diminuer en grande partie la sédimentation océanique, en ralentissant, voire supprimant sous certaines latitudes, les courants océaniques profonds de la plongée (au niveau du Grœnland pour le Gulf Stream et dans l'Océan Pacifique pour la branche asiatique) des eaux froides et plus salées chargée de dioxyde de carbone. Même si cette sédimentation est très faible, c'est elle qui génère la totalité des roches carbonatées, c'est-à-dire contenant des carbonates tels le carbonate de calcium (calcaire).
- Le réchauffement climatique augmente la dégradation de la matière organique des sols gelés (pergélisol) et des milieux tourbeux ce qui rejette du CO2 et du méthane, aggravant l'effet de serre additionnel.
- Le réchauffement climatique augmente l'évaporation d'eau, multiplie les nuages qui réfléchissent les rayons du soleil, mais en même temps la vapeur d'eau participe à l'effet de serre.
Liens externes
Références
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